Baisse de la consommation du ciment en prévisions de cette année, c'est ce que prévoit les experts. Selon L'Economiste, "Dans le rouge ! C'est ainsi que les cimentiers devront finir l'année. Les analystes de BMCE Capital confortent cette hypothèse soutenue par les professionnels depuis quelques mois. « Nous nous attendons pour 2013 à la poursuite du trend baissier entamé l'année écoulée eu égard au repli de 11,5% des mises en chantier enregistré à fin 2012 et à la diminution de 14,5% de la demande de ciment à fin mai 2013 », explique une note de recherche de BMCE Capital. Pis encore, à fin avril, les ventes de ciment ont chuté de 16,5%. Les prochains mois ne devront pas être synonymes de reprise. Ainsi, tenant compte du mois de Ramadan qui tombe en juillet et de la succession des périodes de fêtes religieuses jusqu'en septembre, BMCE Capital prévoit une diminution de 8% de la consommation au titre de 2013. La baisse est essentiellement tirée par un effet volume. Après les augmentations générales des prix dues à la taxe spéciale sur le ciments durant le dernier trimestre 2012, l'effet prix aura un faible impact cette année. Cette situation se fera sans doute ressentir sur les performances des opérateurs. BMCE Capital prévoit une baisse de 9,1% du chiffre d'affaires consolidé de Lafarge Ciment pour 2013. La valorisation, de la Banque, pour Lafarge Ciments fait ressortir un cours cible de 1.125,2 DH. D'où sa recommandation à l'achat. Dans le même sens, Holcim devrait voir son chiffre d'affaires consolidé se contracter de 8,8% à fin 2013. Ainsi, les analyses recommandent de conserver le titre dans les portefeuilles tenant compte d'un cours cible de 1.502,01 DH. Sur la même lancée, Ciments du Maroc risque, selon les prévisions, d'accuser une baisse du chiffre d'affaires de 9,2%. Le titre est également recommandé à la conservation. Par ailleurs, les opérateurs paient aujourd'hui le prix de leur trop grand appétit. En effet, portés par le faste de l'immobilier, plusieurs investissements se sont succédé. Résultat : une surcapacité. Entre 2006 et 2012, l'offre s'est élargie de 8,2 millions de tonnes. Tandis que la consommation limite sa progression à 5,7% entre 2006 et 2012, la capacité de production globale du secteur affiche un taux de croissance annuel moyen (TCAM) de 8,8% la même période. Quasiment tous les opérateurs ont investi ces dernières années. Lafarge Ciments a augmenté la capacité de son usine de Tétouan en 2009. Un an plus tard, Ciments de l'Atlas injecte 3,2 millions de tonnes sur le marché. Sur la même lancée, Ciments du Maroc a ouvert une nouvelle cimenterie d'une capacité de 2,2 millions de tonnes à Aït Baha. Par conséquent, le taux d'utilisation de la capacité de production a perdu 14,7 points comparativement à 2006 pour se fixer à 77% en 2012. Comptablement, cette surcapacité a conduit à la réduction de la marge EBIT (bénéfice avant intérêts et impôts) moyenne de 2 points. Pour maîtriser cette situation, Ciments du Maroc a reporté jusqu'en 2017 son projet d'investissement dans le Nord du Royaume, initialement prévu à l'horizon 2014-2015." www.leconomiste.com