Novak Djokovic a pris une nouvelle dimension ces derniers mois pour se faire une place aux côtés du duo Federer-Nadal, et sa victoire contre le Britannique Andy Murray en finale de l'Open d'Australie est venue l'illustrer avec éclat. La hiérarchie a été respectée. Faute de retrouver Roger Federer ou Rafael Nadal en finale, une première dans un tournoi du Grand Chelem depuis trois ans, il fallait donc miser cette année en Australie sur le plus régulier des éternels dauphins du Suisse et de l'Espagnol, lesquels se sont partagé 21 des 23 derniers Majeurs. Déjà lauréat à Melbourne en 2008, installé à la troisième place mondiale depuis août 2007, à l'exception de quelques semaines au deuxième rang (en 2010) et de cinq mois à l'échelon inférieur (de mai à octobre 2009), Novak Djokovic a gagné son duel de "seconds couteaux" avec Andy Murray. Mais cette victoire ne permettra pas au Serbe de supplanter Rafael Nadal et Roger Federer au classement mondial. "Rafa et Roger sont toujours les deux meilleurs joueurs du monde, pas de doute là-dessus", a-t-il dit. "On ne peut pas comparer leurs palmarès avec ma réussite actuelle. C'est agréable de voir d'autres noms arriver sur les finales de Grand Chelem. C'est tout ce que je peux dire." Mentalement plus fort Durant ces trois dernières années, l'homme a grandi et n'est plus cet "ado de 20 ans qui frappait aussi fort qu'il le pouvait les yeux fermés", selon ses mots. L'insouciance s'est envolée, il a fallu défendre des trophées, répondre à des attentes. Peut-être un peu trop vite désigné comme rival N.1 de Roger Federer et Rafael Nadal, il a tardé à confirmer. Mais à l'été 2010, ses efforts se concrétisent par une finale à l'US Open, la troisième en Grand Chelem pour lui à l'époque, et surtout sa première depuis sa victoire australienne. Il bat Federer en demie en sauvant deux balles de match, mais perd contre Nadal en finale. Puis, il remporte la Coupe Davis en décembre, devant son public, en balayant les Français malgré une pression énorme. Avec "ce vent dans le dos", il s'envole pour l'Australie plein de certitudes sur son jeu, mentalement plus fort et pratiquant son "meilleur tennis". Une quinzaine de rêves Durant cette quinzaine, il a effectivement impressionné par son niveau de jeu et son assurance sur le court. Il a certes concédé un set à un inconnu croate au deuxième tour, mais il faut plaider pour l'accident de parcours. Car il a taillé en pièces tous ses adversaires, dans un tableau qui en ferait frémir beaucoup. L'Espagnol Nicolas Almagro, 14e mondial, puis le Tchèque Tomas Berdych, 6e mondial, peu habitués à faire de la figuration ont été expédiés sans ménagement. Son chef d'oeuvre reste sa demi-finale contre Roger Federer, où le maître suisse, tenant du titre, n'a pas résisté plus de trois sets, 7-6 (7/3), 7-5, 6-4. Très agressif, le Serbe a montré ses progrès au service, associés à un revers à deux mains toujours impeccable et un coup droit puissant. En finale, contre son ami Andy Murray, qu'il connaît depuis ses premiers tournois de jeunes, il s'est comporté en véritable patron. Djoko est le meilleur joueur au monde à l'heure actuelle. Et sûrement la meilleure alternative au duo Nadal-Federer. Source : Sports.fr