Les parents sont directement concernés par la prévention des conduites à risques, au nombre desquelles l'usage des stupéfiants et des produits psychoactifs tels que l'alcool, le tabac, les médicaments détournés de leur prescription médicale. L'éducation que les parents donnent à leurs enfants est la première des préventions. Par leur exemple, par leur manière de vivre et de se situer face à ces produits, ils sont à même de leur fournir des repères et de développer leurs capacités à faire des choix responsables et autonomes. Il faut qu'ils soient attentifs aux facteurs qui peuvent fragiliser l'enfant et le conduire, notamment pendant la période de l'adolescence, vers des comportements à risques. Certaines situations doivent appeler leur vigilance : difficultés scolaires, absentéisme, problèmes relationnels avec les camarades, choix de ces derniers, repli sur soi, comportements incivils ou conduites délinquantes, recherche démesurée des plaisirs ou des risques, consommation d'alcool, etc. Il convient d'y ajouter les phénomènes de mode, le véritable marketing qui se développe autour de certains produits et la pression de conformité exercée sur les adolescents par leur environnement, notamment scolaire. La recherche de plaisirs, la prise de risques, la volonté de s'opposer au monde des adultes sont des étapes caractéristiques de l'adolescence. L'usage d'un stupéfiant n'entraîne pas nécessairement une escalade dans les produits et n'aboutit pas inéluctablement à une dépendance. Bon nombre des premières consommations sont liées à la volonté "de faire comme les autres" ou "de tenter une expérience", et prennent rapidement fin. Néanmoins, toute consommation, en elle-même, comporte des risques d'évolution vers un usage problématique ou une dépendance qui touche souvent ceux qui affirmaient initialement pouvoir la gérer. Le risque de persister dans une consommation est d'autant plus élevé que celle-ci débute à un âge précoce ou est perçue comme un moyen d'échapper à ses difficultés. Il est couramment observé que le manque de communication dans la société, l'isolement affectif et certaines conditions de précarité ou de marginalité sociale, sont parmi les explications de la recherche de produits qui procurent à la fois des sensations nouvelles et une forme d'oubli d'une existence perçue comme difficile à vivre. Les parents ne doivent donc pas adopter des attitudes de permissivité au motif, par exemple, que ce comportement n'est que passager et disparaîtra avec le temps car, chez l'adolescent, il intervient à une période cruciale de son existence qui est celle des apprentissages, notamment professionnels, et pourra peser lourdement sur son avenir. Il est important, pour que les repères de l'adolescent ne soient pas brouillés, que les interdits parentaux soient en cohérence avec ceux de la société. Mais il importe aussi d'entretenir autant que possible, même au cours de périodes de crise, parfois difficiles à gérer, un dialogue avec son enfant pour qu'il ne se sente pas abandonné ou exclu et perde l'estime de lui-même. Les carences affectives, l'absence de confiance et le sentiment d'échec sont à l'origine de bien des comportements de fuite des réalités. En cas de difficulté, il faut savoir s'entourer d'autres relais, ou faire appel à d'autres intervenants. C'est notamment le rôle des médecins, des thérapeutes et des associations spécialisées. Dans la plupart des cas, l'usage des stupéfiants n'est pas une maladie chronique ou une fatalité, et aucune situation ne doit être considérée comme irréversible dès lors que le jeune est pris en charge sur les plans affectif, social, psychologique et médical. Mehdi Moukni du site officiel du ministère de l'Intérieur de l'Outre-mer, des Collectives Territoriales et de lImmigration de la République Française