Contrairement à ce que pourraient penser certains, les enjeux politiques au Maroc sont plus compliqués que l'on puisse l'imaginer. Ces mêmes enjeux ont cette fois dicté que le mouvement populaire (Al HARAKA) rejoint l'opposition aux cotés du PJD et de l'UC, sachant que ce dernier n'avait pas vraiment le choix tel que l'on pourrait le croire. En effet, tout laissait apparaître depuis la nomination de Monsieur Abbass el Fassi de l'Istiqlal comme premier Ministre que le palais avait fait ses choix, et le partage des tâches avait déjà été défini avec objectif principal : assurer une solution possible à tout scénario de crise éventuel. A ce niveau, on se trouve irrité par la question suivante : Pour quelle raison les collaborateurs de sa Majesté ont-il tenu à forcer le Mouvement populaire à partir à l'opposition pour exercer un rôle qu'il ne maîtrise pas assez ? Comment expliquer cette rupture de dialogue entre le premier ministre nommé et le secrétaire général du parti Monsieur Mohand Laenser, quelques jours avant la rupture, tel que ce dernier a bien voulu préciser aux journalistes ? Une chose est certaine, les décideurs ont trouvé dans la participation du Mouvement populaire au gouvernement un réel danger, mais lequel et quelle est son ampleur ? Le meilleur moyen pour essayer de comprendre c'est d'imaginer ce qui aurait pu se passer si ce parti avait vraiment participé au gouvernement fraîchement nommé hier aux coté de l'Istiqlal, des socialistes de l'USFP, des progressistes du PPS, et du Rassemblement des indépendants (RNI). Dans ce cas, on aurait eu tous les partis auxquels le palais peut faire appel pour constituer un gouvernement réuni dans une majorité gouvernante, et le seul parti fort qui se retrouverait dans l'opposition serait le PJD. Que faire alors au cas où le scénario catastrophe venait d'avoir lieu, si le gouvernement de Abbass El Fassi venait de se heurter à de graves problèmes sociaux qu'il n'arrive pas à résoudre et que la tension montait dans la rue réclamant la démission de tout le gouvernement et le départ de Abbass el Fassi (Abou-Annajat, tel que s'amuse à l'appeler certains journalistes). Cet éventuel scénario catastrophe est très présent dans l'esprit de quelques personnes qui sont chargés de structurer la vie politique nationale pour le mandat électoral 2007-2012. Ils y pensent, ils le projettent comme possibilité, et de ce fait doivent sûrement avoir prévu un plan d'action pour sauver la situation et venir au secours de la stabilité du pays (qui risque à tout moment de voir se répéter les manifestations spontanées de Sefrou, un pays où la population ne supporte plus les promesses d'un gouvernement qui ne respecte jamais ses engagements.) Au cas où cela arrive, il serait impossible de constituer un nouveau gouvernement avec les mêmes partis du gouvernement éclaté, le seul recours possible dans ce cas c'est d'appeler le PJD pour constituer un gouvernement, ce qui constitue en lui-même un grand danger selon les décideurs qui ne voudraient pas donner à ce parti cette occasion en or. D'où l'obligation d'avoir une issue de secours, qui consiste à prévoir la nomination d'un nouveau premier ministre d'un parti considéré royaliste et toujours fidèle aux choix et orientations du palais, ce parti ne peut être que le mouvement populaire qui a toujours répondu présent aux hautes directives, et qui est prêt à se sacrifier pour le pays et pour le Roi. Le mouvement populaire se sacrifiera encore cette fois, ses militants le feront aussi, alors à ceux qui croient que ce parti est fini, qu'ils se détrompent, il vient d'accéder à un rang supérieur, et que les haraki qui ont eu peur que le Roi soit fâché contre eux soient rassurés, sa Majesté vous dit de suivre son conseiller Fouad Ali el Himma dans l'opposition, c'est à ce niveau qu'il y a de très belles choses à réaliser pour le modeste peuple marocain qui aime son pays et son Roi. Alors bon courage, et (kounou rjal) comme a dit le vieux amghar Mahjoubi Aherdane. Signé : Laabari Jamal-Eddine Diplôme d'ingénieur d'état en écologie et gestion des ressources naturelles de l'Ecole Nationale des Ingénieurs de Salé en 1993 Diplôme de droit public, licence en sciences politiques, de l'Université de droit de Fès en 1998 Lauréat du cycle supérieur de l'Institut supérieur de commerce et d'administration des entreprises I.S.C.A.E en 2003