Pas facile d'apprivoiser une belle mère, quand on perd sa propre mère. Comment trouver la bonne distance, distinguer le rôle de chacun... « Qu'est-ce qui fait la différence entre une vraie mère et une belle-mère ? La mère “est” la mère ; la belle-mère “fait” la mère. » Au départ, il y avait de bonnes intentions de part et d'autre. Ma belle-mère était bien disposée à mon égard, puisqu'elle aimait mon père et qu'elle avait envie que tout se passe bien. Moi, souhaitait voir mon père heureux. Mais dans la réalité, tout se complique ! J'avais mon papa pour moi seule, (enfin pas seule, il y avait mes deux soeurs, mais là je vous parle de mon expérience) alors je devais partager son temps et son affection avec la nouvelle venue. Une intruse qui non seulement me dérangeait dans mon équilibre familial mais, en plus, anéantit mon secret espoir que mon père n'aimerait que ma mère. De son côté !!! Elle se retrouvait devant une enfant qui lui est étrangère. Elle ne m'a ni désiré, ni conçue, ni portée, ni élevée. Je lui rappelais en permanence que mon père a aimé une autre femme avant elle. Et ma personnalité ne l'attirait pas toujours. De mon côté !!! Devant la peur de « l'inconnue », je risquais de me montrer méfiante, fermée, agressive ou provocatrice. J'étais une enfant blessée, qui a connu la souffrance de la mort de sa mère. Même si certains prétendaient que j'allais bien, même si l'histoire était un peu ancienne, même si tout semblait s'être passé à l'amiable... J'étais d'une infinie fragilité. Relations de rivalité, de jalousie, d'agressivité... Difficile, dans ces conditions, d'éviter les maladresses qui mettent parfois le feu aux poudres. Certaines belles-mères trouvent plus aisément la bonne longueur d'ondes. La mienne n'a jamais tâtonné...