Pour garder secret sa relation extraconjugale, dans un douar de Beni Hassane, une veuve, mère de deux filles, a égorgé sa belle-mère qui l'a surprise sur le lit avec son amant. «Tu ne peux rien reprocher à Latifa. Outre sa beauté séduisante, elle jouit d'une bonne réputation…», a dit Fatna à son unique fils. Cela remonte à plus de quinze ans dans un douar situé dans la commune Beni Hassane, cercle de Bzou, province d'Azilal. À l'instar des autres mères, elle voulait le bonheur de son fils : elle souhaitait assister à sa nuit de noces et voir grandir ses petits-enfants. Elle ne supportait plus le voir sans femme ni enfants. Qu'est-ce qu'il craignait pour se marier, lui qui est arrivé à son vingt-sixième printemps ? «C'est difficile pour moi ma mère», balbutiait-il à sa mère tout en gardant les yeux baissés. Pourquoi ? Il ne pouvait pas laisser sa femme au douar et retourner à Casablanca pour gagner sa vie. Sa mère, Fatna, lui a cité les exemples des jeunes du douar qui se sont mariés et ont quitté le douar pour gagner ailleurs leur vie. Pourquoi pas lui ? Il n'avait pas de réponse. Elle lui a expliqué également que sa femme, lors de son absence, resterait avec elle à la maison. «En plus, j'ai besoin d'une femme qui brise ma solitude qui me ronge quand tu pars à Casablanca», lui a-t-elle précisé pour l'encourager à se marier. Il a gardé le silence. Et c'est l'occasion qu'elle a saisi pour lui parler de Latifa, fille d'une famille du douar qui jouit d'une bonne réputation. En fait, il a apprécié le choix de sa mère. Latifa allie tous les atouts: la beauté, la pudeur, la chasteté et la modestie. Enfin, il lui a donné son accord pour aller chez la famille de la fille pour demander sa main. Fatna était très heureuse. Entre-temps, le fils a regagné Casablanca pour reprendre son boulot dans une société de fabrication de la peinture. Quelques jours plus tard, il a appris que la famille de Latifa a accepté d'être sa prochaine belle-famille. Après quoi, il est retourné au douar pour officialiser les fiançailles. Quelques mois plus tard, la nuit de noces a été célébrée. Après deux semaines en lune de miel, il est retourné à son emploi à Casablanca. La mère Fatna a bien accueilli sa belle-fille, Latifa. Contrairement à la majorité des belles-mères, elle ne lui reprochait rien. Elle la laissait agir dans la maison librement comme elle voulait. Son fils saisissait les occasions de son congé annuel, des jours fériés et quelques week-ends pour rendre visite à sa famille. Au fil des mois, son foyer s'est égayé d'une première fille. Outre le rêve du mariage de son fils qui s'est réalisé, son ambition de devenir grand-mère s'est enfin concrétisée. Deux ans plus tard, son fils a eu une deuxième fille. La famille baigne dans le bonheur. Toutefois, le destin en a voulu autrement. L'époux a rendu l'âme. La tristesse a régné au foyer. Fatna et sa belle-fille ont décidé de veiller sur les deux filles jusqu'au bout. Elles souhaitaient qu'elles soient bien éduquées et qu'elles arrivent à décrocher des diplômes et occuper de bons postes. C'est un rêve ordinaire que souhaitent tous les parents et les grands-parents pour leurs enfants et leurs petits-enfants. Malheureusement, personne n'a imaginé que la vie de cette petite famille sera effondrée en un clin d'œil. Comment cela est arrivé ? Vendredi 20 avril 2007, Fatna était partie visiter à un membre de sa famille au douar. Le soir, en rentrant chez elle, elle a entendu un bruit qui émane de la chambre à coucher de sa belle-fille. Un bruit étrange. Doucement, elle a avancé jusqu'à l'entrée de la chambre. Soudain, elle s'est plantée à sa place. Bouche bée, elle n'a pas pu dire le moindre mot. Pourquoi ? Sa belle-fille, Latifa, partageait son lit avec un homme du douar. Fatna n'a pas cru ses yeux. Qu'est-ce qu'elle devait faire ? Les larmes aux yeux, elle s'est réfugiée dans sa chambre. L'amant est parti. La belle-fille n'a pas pu aller voir sa belle-mère. Elle est restée dans sa chambre jusqu'à la nuit. Vers 3 h du matin du samedi 21 avril, Latifa est descendue de son lit laissant ses deux filles plongées dans un profond sommeil. Sans faire de bruit, elle a regagné la cuisine, a saisi un grand couteau et est rentrée dans la chambre de sa belle-mère. Cette dernière était en plein sommeil. Latifa s'est approchée de son lit. Et en un clin d'œil, elle l'a égorgée comme un mouton. Elle craignait qu'elle dévoile son secret !