Alors qu'il fait l'objet de plusieurs enquêtes lancées par le pouvoir chaviste, Juan Guaido est à nouveau dans le viseur de la justice vénézuélienne. Cette fois-ci, l'enquête menée contre le premier opposant du président Nicolas Maduro, concerne son « lien » supposé avec des « narcotrafiquants ». En effet, après la diffusion sur twitter de deux photos par une ONG colombienne, montrant Juan Guaido aux côtés de deux « narcotrafiquants et paramilitaires » membre du gang Los Rastrojos, le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, a annoncé l'ouverture d'une enquête à l'encontre de l'opposant vénézuélien pour « des liens avec un gang de narcotrafiquant colombiens qui l'auraient aidé à passer illégalement en Colombie en février » dans le but de superviser l'opération d'envoi d'aide humanitaire vers le Venezuela, qui avait finalement échoué. Lo dijimos desde el primer día: la entrada a Colombia el 23 de febrero del sr @jguaido fue coordinada con los Rastrojos. Aquí están alias el brother armado, y el segundo al mando de este grupo paramilitar, alias el menor. pic.twitter.com/qflAYBgWQf — WILFREDO CAÑIZARES (@wilcan91) September 12, 2019 Des photos que le chef de file de l'opposition n'a pas nié avoir prises. Juan Guaido a confirmé la véracité des clichés, soulignant par ailleurs, qu'il ne connaissait pas l'identité des deux hommes au moment de la prise des photos. « Ce que je peux dire, c'est que nous n'avons pas demandé leur casier judiciaire à ces personnes avant de prendre des photos avec elles », a déclaré Guaido à la presse à Caracas. Et d'ajouter : « Le gouvernement ne prend pas de photos avec eux (narcotrafiquants) car personne ne leur demande des photos. En revanche, ce gouvernement reçoit les dissidents des FARC, il les invite (...), ils les protège ». En tout cas, le moins que l'on puisse dire, et que ses photos qui ont fuité ont été un régal pour le pouvoir vénézuélien. Le président Nicolas Maduro a évoqué une « alliance criminelle » qui est « un sacré scandale ». Le ministre de l'Intérieur du Venezuela, Néstor Rversol, a indiqué quant à lui que « La sortie de Guaido sur le territoire colombien en février de cette année était une opération menée par des narco-paramilitaires colombiens » qualifiant ainsi ce passage en Colombie organisé par Los Rastrojos, « d'opération d'exfiltration ». Rappelons que Juan Guaido, premier opposant de Nicolas Maduro qui s'était autoproclamé président par intérim le 23 janvier dernier avec l'aide d'une cinquantaine de pays, notamment la France et les Etats-Unis, fait l'objet de plusieurs enquêtes lancées par le pouvoir chaviste notamment pour « haute trahison », « sabotage » et « usurpation de la fonction présidentielle ». De son côté, Washington a prévenu que l'arrestation de Juan Guaido serait « l'ultime erreur » du président vénézuélien Nicolas Maduro.