Tarek William Saab, le procureur général du Venezuela a annoncé, ce vendredi, l'ouverture d'une enquête contre Juan Guaido, le jeune président de l'Assemblée Nationale, qui, le 23 Janvier s'était autoproclamé, président par intérim du Venezuela et ce, pour ses liens présumés avec le gang des trafiquants de drogue colombiens qui, en Février dernier, est supposé l'avoir aidé à passer illégalement en Colombie. Pour conforter son accusation, le procureur a montré, dans une intervention télévisée, des clichés faisant apparaître le chef de file de l'opposition vénézuélienne aux côtés d'éminents représentants d'un gang de trafiquants de drogue colombiens. Notamment, Jhon Jairo Duran Conteras alias «el Costeno» ou «el Menor» et Albeiro Lobo Quintero, alias «El Brother», tous deux actuellement détenus en Colombie. A en croire le ministre de l'Intérieur Nestor Reverol, qui s'était exprimé sur les ondes de la télévision nationale, peu avant le procureur général, ces photos auraient été prises en Février dernier lorsque Juan Guaido interdit de sortie du territoire après s'être auto-proclamé président par intérim était passé en Colombie grâce à une «opération d'exfiltration» dont le gouvernement colombien avec lequel Caracas entretient des relations très tendues était au courant. Cette opération qui avait été organisée, par le gang de «Los Rastrojos», une bande de «narcotrafiquants et paramilitaires» colombiens, à l'effet de permettre au jeune opposant anti-chaviste d'éviter les postes-frontières pour superviser l'envoi de l'aide humanitaire américaine vers le Venezuela ; un envoi qui avait finalement échoué. Si Juan Guaido n'a pas nié l'authenticité desdites photos, il a tenu, tout de même, à préciser qu'il ne demande jamais «leurs antécédents judiciaires» à ceux qui veulent prendre une photo avec lui; ce qui n'a aucunement empêché Nicolas Maduro de déclarer que «cette alliance criminelle est un sacré scandale». Rejetant, néanmoins, tous liens avec les narco-trafiquants colombiens, Juan Guaido fait déjà l'objet d'une enquête pour «usurpation de la fonction présidentielle». Aussi, les nouvelles accusations portées contre lui n'entament en rien sa détermination à évincer du pouvoir son ennemi-juré, le président Nicolas Maduro. Notamment, après la mise en garde de Washington, qui a prévenu que son arrestation serait «l'ultime erreur» du pouvoir en place à Caracas. Washington qui soutient ouvertement le jeune opposant vénézuélien serait-elle réellement prête à lâcher ses troupes contre Maduro pour sauver le soldat Guaido ? Si cette éventualité n'est pas à écarter d'un simple revers de manche, elle reste, néanmoins, très difficile à mettre en œuvre quand on sait que l'ours russe, tapi dans son coin, veille au grain mais attendons pour voir…