La France commémore les 75 ans du Débarquement en Provence, avec l'Afrique à l'honneur. Une cérémonie officielle en présence des chefs d'Etats français, ivoirien et guinéen a été organisée à Saint Raphael pour rendre hommage aux 450.000 soldats africains qui ont combattu dans les rangs de la France et des Etats-Unis pour mettre un terme à la Seconde Guerre mondiale. Après un appel de plusieurs personnalités (des artistes, historiens et sportifs…) à honorer les Africains ayant combattu pour la France en juillet, le président français s'est montré favorable à ce que l'anniversaire du débarquement de Provence fasse « mieux » honneur à ceux qui se sont engagés pour défendre la France. Comme chaque année la commémoration du débarquement est célébrée avec la présence de chefs d'Etat africains, cette année avec l'Ivorien Alassane Ouattara et le Guinéen Alpha Condé, invités par le président français pour rendre hommage aux soldats africains, d'Afrique du Nord et d'Afrique subsaharienne qui ont laissé leur sang pour libérer la France en l'occurrence Toulon et Marseille. « La France a une part d'Afrique en elle. Et sur ce sol de Provence, cette part fut celle du sang versé », a déclaré Emmanuel Macron jeudi à l'occasion du 75e anniversaire du débarquement de Provence. Ils étaient au moins 450.000 soldats dans les rangs de l'armée B (qualifiée plus tard « la première armée »), ils en représentaient les deux tiers et étaient placés en première ligne de combat lors du débarquement en Provence le 15 août 1944 qui a donné lieu quelques jours plus tard à la libération de Toulon et de Marseille. Depuis 1940 à 1945, ce sont 55 000 soldats africains qui sont morts au combat lors des opérations conjointes entre les Etats-Unis et la France. Et c'est en ce sens qu'Emmanuel Macron a déclaré, « ils ont fait l'honneur et la grandeur de la France. Mais qui se souvient aujourd'hui de leur nom, de leur visage ? », s'est-il demandé après avoir énuméré les noms donnés aux combattants africains, les « français d'Afrique du Nord, pieds noirs, tirailleurs algériens, marocains, tunisiens, zouaves, spahis, goumiers, tirailleurs que l'on appelait sénégalais, mais qui venaient en fait de toute l'Afrique subsaharienne ». Ajoutant que « ces combattants africains, pendant nombre de décennies, n'ont pas eu la gloire et l'estime que leur bravoure justifiait », le président de la République française a lancé un appel aux maires de France pour faire « vivre, par le nom de nos rues et de nos places, par nos monuments et nos cérémonies, la mémoire de ces hommes qui rendent fiers toute l'Afrique et disent de la France ce qu'elle est profondément : un engagement, un attachement à la liberté et à la grandeur, un esprit de résistance qui unit dans le courage », a-t-il dit.