Le Royaume-Uni a commencé à mettre en application ses consignes pour protéger ses intérêts stratégiques dans le Golfe et spécialement dans le détroit d'Ormuz. Lundi, un deuxième navire de guerre est arrivé dans la région, a indiqué lundi 29 juillet, le ministère de la Défense britannique. Après le HMS Montrose qui restera au Moyen Orient jusqu'en 2022, c'est un deuxième navire de guerre qui s'ajoute, le HMS Duncan dont la mission sera d'assurer « le passage en toute sécurité des navires battant pavillon britannique dans le détroit d'Ormuz », selon les informations publiées par le ministère britannique de la Défense. « La liberté de navigation dans le détroit d'Ormuz est vitale non seulement pour le Royaume-Uni, mais aussi pour nos partenaires et alliés internationaux », a affirmé le ministre de la Défense Ben Wallace. Un point de vue partagé par l'ancien chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt qui avait annoncé des mesures pour protéger la navigation des navires britanniques dans le détroit, notamment en envoyant des destroyers. Ces dernières semaines, le détroit d'Ormuz est au cœur de tensions entre la République islamique d'Iran et la Grande Bretagne accusée par Téhéran de servir les intérêts des Etats-Unis. Après de mystérieuses attaques non revendiquées et dont l'ampleur n'est pas connue sur des pétroliers dans le Golfe, début juillet, un tanker iranien, le Grace 1 a été arraisonné par les autorités britanniques au large de Gibraltar. Quelques jours plus tard, l'Iran a répliqué en saisissant un pétrolier suédois battant pavillon britannique, le Stena Impero dans le détroit d'Ormuz, contrôlé par l'Iran et d'où transitent plus d'un tiers du pétrole mondial. Lundi, Dominic Raab, le nouveau ministre britannique des Affaires Etrangères a répondu par la négative concernant le potentiel échange des deux pétroliers pour mettre un terme à la crise. Depuis le retrait unilatéral de Washington de l'accord sur le nucléaire iranien et le retour des sanctions américaines, les tensions entre Téhéran et les signataires européens de l'accord tendent vers l'escalade, surtout depuis que les sanctions punitives des Etats-Unis visent à présent tous les pays achetant le brut iranien.