L'économie nationale s'est bien portée durant les cinq premiers mois de l'année en cours, c'est ce qui ressort de la note de conjoncture de la Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF) au titre du mois de juillet. Toutefois, le secteur agricole a été plombé par les performances de l'activité céréalière. La production céréalière, au titre de la campagne agricole 2018-2019, a enregistré une baisse notable de 40,5 % par rapport aux performances de la campagne précédente. La production pour ladite période a été estimée à 61 millions de quintaux, baisse due principalement aux conditions pluviométriques, qui ont été défavorables. En effet, les précipitations ont affiché une régression de 23 % par rapport à celles enregistrées durant la campagne 2017-2018. La note indique que le rendement céréalier moyen durant les cinq premiers mois de l'année en cours a enregistré une baisse de 43 % par rapport à la campagne agricole précédente, soit une production céréalière moyenne de 13 quintaux par hectare. Dans les détails, la production de blé tendre s'est établie à 35 millions de quintaux au titre de la campagne 2018-2019, 13,3 millions de quintaux de blé dur et 12,5 millions de quintaux d'orge. Cela, si la production céréalière a affiché une baisse des performances, les réalisations dans les autres filières agricoles ont affiché une tendance positive dans l'ensemble. Ainsi, les rendements prévisionnels de la betterave à sucre sont de 70 tonnes par hectare, alors que la production de la canne à sucre se maintient presque à ce niveau, puisqu'elle affiche une production de 68 tonnes par hectare. La note indique que les perspectives pour la production arboricole fruitière, d'élevage et parcours, d'olives, d'agrumes et de palmiers dattiers devraient être bonnes dans l'ensemble. Pour ce qui est des échanges avec l'extérieur à ce niveau, les échanges du secteur agricole et agroalimentaire ont progressé de 4,9 % en valeur et plus de 30,5 milliards de dirhams en masse. Ces performances sont portées par les réalisations de l'industrie alimentaire (5,4 %), et du secteur de l'agriculture, sylviculture et chasse (4,3 %). Le secteur de la pêche suit la tendance positive, avec un volume de débarquements en progression e 5,7 % du côté de la pêche côtière et artisanale. La capture de poissons pélagiques a progressé dans ce sens de 3,4 %, celles des algues de 24,9 % et 20,8 % pour ce qui est des céphalopodes. L'activité extractive et le BTP « dures comme pierre » Le secteur extractif suit à son tour la tendance progressive pour les cinq premiers mois de l'année en cours. La valeur ajoutée du secteur, en glissement annuel, a progressé entre le premier trimestre 2017 à celui de 2019 de façon significative. En effet, celle-ci était de 1,8 % au T1 2017, avant de progresser de façon notable au T1 2018 (17,4 %), avant de se placer à 5,6 % au T1 2019. Dans les détails, la production de phosphate roche a progressé de 2,7 % durant les cinq premiers mois de 2019. Concernant les échanges avec l'extérieur à ce niveau, les exportations de phosphates et dérivés se sont consolidées de 7,8 % à fin mai 2019, générant 20,9 milliards de dirhams durant ladite période. Ces performances ont été portées par les ventes de dérivés de phosphate (+11,7 %), malgré une baisse des expéditions de phosphate roche (-11 %). Pour ce qui est du secteur immobilier, les crédits ont progressé de 4,2 % à fin mai 2019, contre 3,9 % pour la même période une année auparavant. Cette évolution est due à la hausse des crédits à l'habitat (+5,7 %), contrebalancée par la baisse des crédits alloués à la promotion immobilière (-1,8 %). Le secteur manufacturier s'est maintenu pour sa part à rythme favorable pour les 5 premiers mois 2019. La valeur ajoutée à ce niveau, en glissement annuel, est passée de 0,9 % au T1 2017, à 3,1 % au T1 2018, avant de s'établir à 2,5 % au T1 2019, se maintenant à un niveau positif dans l'ensemble. La note indique, selon les données de Bank Al-Maghrib, que le taux d'utilisation des capacités de production (TUC), au titre du T2 2019, a progressé de 13 points par rapport à la même période de l'année 2018. Les industries chimiques et parachimiques y affichent une progression de 25 points, 7,5 points du côté des industries mécaniques et métallurgiques, tandis que les industries du textile et cuir affichent une baisse de 1,5 point. Concernant les échanges avec l'extérieur du secteur manufacturier, ceux-ci ont été portés par les ventes des dérivés de phosphates (11,7 %), de l'industrie aéronautique (11,4 %), l'alimentaire (5,4 %), l'électronique (3,7 %) et de l'automobile (0,4 %). Le secteur tertiaire a bonne mine Que ce soit au niveau du tourisme, des télécoms ou du trafic aérien et portuaire, les cinq premiers mois de l'année 2019 ont été bons pour le secteur des produits et services. L'activité touristique a enregistré une progression de 4,6 % des arrivées durant les cinq premiers mois de l'année en cours, avec une consolidation de 5,5 % pour la destination marocaine au T2 2019. Les arrivées des étrangers y représentent une part de 4,5 %, alors que celles des MRE s'établissent à 5 %. Concernant les nuitées dans les établissements classés du royaume, celles-ci ont progressé de 2,1 % à fin mai 2019, contre 7,5 % une année auparavant. Cette baisse s'explique par un recul de 13,4 % de l'activité durant le mois de ramadan dernier. Cela dit, le nombre de nuitées des non-résidents a progressé de 2,3 %, alors que celui des résidents s'est haussé de 1,6 % pour ladite période. Le secteur touristique a ainsi généré 27,9 milliards de recettes à fin mai 2019, affichant une progression de 1,2 % à fin mai 2019, contre 15,7 % une année auparavant. Pour ce qui est du secteur des télécoms, le Maroc se place parmi les pays les plus développés à ce niveau sur le continent africain, selon les dernières données de l'Agence nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT). Le secteur des télécoms a affiché une progression de 2,3 % de l'activité dans l'ensemble, dont 2,4 % au niveau du parc global de la téléphonie mobile. Il est à noter que le taux de pénétration s'est établi à 127 % à fin mars 2019. Le secteur des transports suit la tendance positive avec des réalisations à la hausse du côté de l'aérien tout aussi bien que du maritime. Ainsi l'activité du transport aérien a enregistré une hausse de 13 % du volume des passagers accueillis dans les aéroports nationaux, alors que le trafic du fret aérien a progressé de 12,9 % à fin juin dernier. Du côté du trafic portuaire, celui-ci a progressé de 5,6 % durant les trois premiers mois de 2019.