Le secteur bancaire marocain a affiché de bonnes performances au titre de l'année 2018. Que ce soit au niveau national qu'international, le secteur a affiché des réalisations à la hausse, malgré quelques lacunes, selon le rapport annuel de Bank Al-Maghrib (BAM) concernant la supervision bancaire. Sur le plan national, le nombre de GAB, toutes banques comprises, s'est établi à 7289 unités en 2018, contre 7025 points une année auparavant, soit une progression de 3,8 % sur une année. Le nombre d'agences bancaires au sein du royaume a progressé de 1,8 %, passant de 6388 agences en 2017 à 6503 entités en 2018. Le nombre d'émissions de cartes bancaires a progressé de 7,2 %, passant de 14,1 millions de cartes en 2017 à 15,1 millions d'unités en 2018. Dans ce sens, il est à noter que le nombre de porteurs de cartes bancaires a progressé de 4 % entre 2017 et 2018, s'établissant à 60 %, pour un total de 27 millions de particuliers adultes disposant d'un compte bancaire. Concernant la présence des groupes bancaires marocains dans le monde, le rapport recense 35 groupes à fin 2018, dont 27 sur le continent africain, 7 en Europe et 1 en Asie. L'Afrique de l'Ouest affiche la plus forte concentration de groupes bancaires marocains, avec un total de 10 entités. Les encours des crédits à la clientèle ont affiché une évolution à la hausse de 2013 à 2018, passant de 748 à 864 encours à fin 2018. Cela dit, si les crédits aux ménages ont progressé « légèrement » de 0,1 % entre 2017 et 2018, ceux destinés aux entreprises se sont ralentis de 0,3 % pour ladite période. Par objet, les crédits à l'habitat et à l'équipement viennent en tête avec des progressions de 3 % et 4 %, alors que les crédits à la consommation ont affiché des réalisations modestes de l'ordre de 5,7 %. Les dépôts de la clientèle ont affiché une décélération de l'activité de 2,9 %, à noter que les particuliers ont affiché une progression de 4,6 %, suivi par les agents économiques non financiers (5,6 %) et les MRE (0,9 %. La finance participative avance à petits pas Pour ce qui est des banques participatives, le nombre d'agences a progressé de 44 entités en 2017 à 100 fenêtres en 2018. Il est à noter qu'à hauteur de juin 2019, le Maroc comptait 124 banques halal à travers l'ensemble du royaume. Hiba Zahoui, directrice de la supervision bancaire de BAM, a indiqué que la finance participative est en nette progression. Il est à noter que le nombre de comptes ouverts à ce niveau s'est établi à 70.000 comptes à hauteur de juin 2019, contre 56.827 comptes à fin 2018. Les dépôts de la clientèle se sont établis pour leur part à 1,7 milliard de dirhams à fin 2018. Les financements accordés par les banques participatives à fin juin 2019 ont concerné les financements immobiliers à hauteur de 90 % et les financements automobiles à hauteur de 8 %. Les litiges « tachent » le secteur Selon les données présentées dans le rapport de BAM, le nombre de réclamations de la clientèle des établissements bancaires s'est élevé à 800 plaintes à fin 2018, contre 613 réclamations en 2017, soit une progression de 30,5 % pour ladite période. Les principales réclamations ont porté sur le fonctionnement de compte (39 %), les conditions de crédit (30 %) et les moyens de paiement (13 %). Il est à noter que 72 % des dénouements ont été enregistrés du côté des plaignants, alors que les établissements de crédit se sont contentés d'une part de 28 % dans ce sens. Cela dit, le secteur bancaire marocain est en train de connaitre un réel changement à travers plusieurs réformes, notamment au niveau de la classification des créances, les dations en paiement et ventes à réméré, les conglomérats financiers, les garanties des dépôts participatifs et la révision de la circulaire sur le ratio de liquidité LCR au profit des banques halal.