Bank Al-Maghrib (BAM) vient de dévoiler son rapport annuel sur la supervision bancaire, qui constitue une véritable cartographie du secteur, au titre de l'année 2018. L'activité du crédit bancaire est restée atone en 2018, en particulier pour les entreprises, avec une progression limitée à 0,7%, selon la 15ème édition du rapport annuel de Bank Al-Maghrib, présenté ce lundi 22 juillet à Casablanca. Dans un contexte marqué par une décélération de la croissance économique nationale, la sinistralité sur prêts s'est, quant à elle, légèrement infléchie à 7,3%, relève-t-on du rapport présenté lors d'un point de presse par la directrice de la supervision bancaire à Bank Al-Maghrib, Hiba Zahoui. Résultat net cumulé du secteur bancaire en progression Selon le rapport de la Banque centrale, le résultat net cumulé du secteur bancaire s'est amélioré à 11,2 milliards de dirhams (MMDH) à fin 2018, soit une progression de 3%, permettant au secteur bancaire de préserver sa rentabilité grâce à son modèle d'activités diversifié aux plans sectoriel et géographique. Le nombre de Gab et de cartes bancaires en hausse continue Le nombre de cartes bancaires a connu une hausse de 7,2% pour atteindre 15,1 millions à fin 2018. De son côté, le nombre de GAB a progressé de 3,8% pour atteindre 7.289 unités, soit 264 nouveaux guichets en 2018. Les crédits à la consommation affichent une modeste performance Selon le document de BAM, l'encours des crédits à la clientèle a progressé de 3,3% à 864 milliards de DH. Les crédits à la consommation ont affiché des réalisations modestes de l'ordre de 5,7 %. L'année 2018 a été marquée par une décélération des dépôts de la clientèle de 2,9 % à 928 milliards de DH, notant une légère amélioration de 0,9% des dépôts à termes (170 milliards de DH) et une croissance de 3,5% des comptes d'épargne (159 milliards de DH). La finance participative répond à un grand besoin en financement Au volet des banques participatives, le rapport souligne que l'année 2018 a connu le démarrage progressif des 5 banques et 3 fenêtres, notant que les financements immobiliers et automobiles, par voie de Mourabaha, se sont établis à près de 4,5 MMDH tandis que les dépôts à vue collectés demeuraient modestes avec 1,7 MMDH à fin 2018. Réclamation : la majorité des doléances émanent de la région de Casablanca Le nombre de réclamations de la clientèle des établissements bancaires s'est élevé à 800 plaintes à fin 2018, contre 613 réclamations en 2017, soit une hausse de 30,5 % pour ladite période, selon le rapport de BAM. Par typologie, les doléances portant sur le fonctionnement de comptes ont représenté près de 39% du total, dont plus que la moitié concerne la clôture de comptes. Celles portant sur les conditions de crédit ont représenté 30% des réclamations reçues. Pour leur part, les réclamations portant sur les moyens de paiement, notamment l'utilisation des chèques, représentent 13% des réclamations reçues. Toujours, selon le document de BAM, la majorité des doléances continue de provenir de plaignants basés dans la région de Casablanca, soit 43% contre 58% en 2017. En outre, le Centre marocain de médiation bancaire a reçu 836 dossiers de médiation portant sur des montants en litige de 210 MDH. Le rapport, fait savoir que 415 dossiers ont été résolus avec succès, 192 n'ont pas abouti un accord transactionnel en l'absence d'une solution amiable entre les parties, 142 dossiers étaient toujours en cours traitement à la fin de l'année et 4 dossiers n'ont pas été acceptés par les établissements de crédit. Sur le plan de la typologie, les litiges reçus portent principalement sur la clôture des comptes (31%), les contestations des écritures comptables (25%), le recouvrement des créances (20%), les moyens de paiement (7%), la délivrance des documents (6%) et la bancassurance (5%).