La CDT a formellement rejeté le Projet de loi organique sur le droit de grève, tel que préparé par le ministère de l'Emploi et de l'Insertion professionnelle et déposé à la première Chambre du parlement pour discussion. La centrale critique l' »approche unilatérale » dans la rédaction du texte porté par le ministre et ex chef syndicaliste (UNTM), Mohamed Yatim. La CDT ne décolère pas face au ministère de Mohamed Yatim, porteur du Projet de loi organique sur le droit de grève. Au lendemain d'une réunion avec le ministre de tutelle, la centrale dirigée par Abdelkader Zaïr a estimé que « le dialogue social connaît actuellement une période de crispation après le rejet par le gouvernement de toutes les propositions qui lui ont été soumises« . Un rejet qu'aurait exprimé Mohamed Yatim au cours de la réunion qu'il a tenue hier mercredi avec les représentants du Bureau exécutif de la CDT, en présence de responsables relevant du ministère de l'Intérieur et du ministère chargé de la Réforme de l'administration et de la Fonction Publique. Le deuxième syndicat le plus représentatif du monde du travail au Maroc exige en effet le retrait de la loi organique déposé à la Chambre des représentants pour trois raisons majeures. La première, déclare la centrale, est que « sa formulation a été réalisée de manière unilatérale ». « L'exclusion du mouvement syndical » est citée en deuxième position, suivie de « sa mentalité (le texte, NDLR) conservatrice caractérisée par l'absence de dimension des droits de l'Homme ». De même, La CDT a réaffirmé son rejet du « mécanisme de consultation », prévu par l'Accord social tripartite signé le 25 avril dernier. Elle affirme y entrevoir une « aliénation du monde du travail » et le qualifie d' «étrange par rapport aux conventions internationales ». S'agissant de l'exercice du droit de grève, la centrale demande le retrait des retenues sur les salaires, car constituant, selon le Bureau exécutif de la CDT, « un préjudice grave aux acquis historiques du mouvement syndical ». Le syndicat a toutefois exprimé sa volonté de négocier avec le gouvernement et le patronat « afin de parvenir à un texte compatible avec l'exercice de ce droit constitutionnel et universel ».