Avec l'approche de la fête d'Indépendance ce vendredi 5 juillet, l'Algérie s'apprête à vivre une fin de semaine historique puisque beaucoup d'événements s'entrechoquent. Mercredi, le chef d'Etat par intérim Abdelkader Bensalah a prononcé un discours pour inviter le peuple algérien à prendre part à un dialogue national inclusif censé poser les jalons de la prochaine échéance électorale, mais son discours n'a pas été bien accueilli de la part de la rue. Dans son discours que beaucoup ont critiqué en le qualifiant de « vide de sens », le président par intérim dont les fonctions devraient prendre fin le 9 juillet, a déclaré que le pays doit se diriger vers le dialogue « inclusif » auquel ni l'Etat ni l'institution militaire ne prendront part. Il a souligné que l'Etat assurera seulement une plateforme pour accueillir ce dialogue en mettant « tous les moyens matériels et logistiques à disposition de ce panel de personnalités ». Ces mêmes personnalités décideront elles-mêmes du fonctionnement de ce dialogue. Abdelkader Bensalah a par ailleurs insisté sur l'urgence de mettre en place ce dialogue pour faire sortir le pays de cette situation nouvelle qui frôle l'inconstitutionnalité. En effet, à cause de l'annulation du scrutin présidentiel qui aurait dû se dérouler le 4 juillet, l'Algérie se dirige droit vers l'inconstitutionnalité, un scénario qu'Abdelkader Bensalah et le général corps d'armée Ahmed Gaid Salah voulaient éviter à tout prix. Seulement, avec la non-tenue des élections comme le dictait le calendrier, le chef d'Etat par intérim, qui a été nominé le 9 avril dernier, devrait voir son mandat se prolonger jusqu'à nouvel ordre. Le chef d'Etat par intérim, l'un des « B » que le peuple cherche à voir partir à cause de son appartenance au « système » qu'il veut voir s'écrouler pour un nouvel ordre démocratique, a aussi mis l'accent sur les personnalités qui animeront ce dialogue national. Il « sera conduit et mené en toute liberté et en toute transparence par des personnalités nationales crédibles, indépendantes, sans affiliation partisane et sans ambition électorale », a-t-il déclaré. En outre, un organe « spécial élections » sera créé pour superviser le scrutin. Une loi spécifique pour mettre en place cette entité devrait être également votée. Celle-ci donnera lieu à l'adaptation du dispositif législatif et réglementaire, notamment la loi électorale qui devra être modifiée en conséquence. Nouvelle mobilisation de la rue Vendredi, un nouveau mouvement citoyen devrait avoir lieu comme chaque semaine pour réclamer justice sociale, changement du système, plus de démocratie, en somme une rupture claire et nette avec l'ancien régime. Ce vendredi en particulier revêt un symbole encore plus poignant que les autres semaines car, c'est la 20ème journée consécutive d'une mobilisation pacifique et ordonnée de tout un peuple. Un « vendredire » qui tombe le même jour que le 57ème anniversaire de l'indépendance en Algérie. A cette occasion, la rue portera fièrement le drapeau algérien mais aussi des banderoles et affiches flanquées des visages des martyrs, des moudjahidines qui ont combattus pour que le pays recouvre son indépendance, et dont l'un d'eux Lakhder Bouregraâ, a été arrêté pour avoir participé aux marches anti-système. Les manifestants sont décidés à ne pas céder à la pression, les appels à manifester ont déjà inondé les réseaux sociaux.