Pour le premier vendredi de manifestation post-Ramadan, le 16ème depuis le début de la crise, les Algériens sont sortis pour répondre au discours du chef d'Etat Abdelkader Bensalah. Dans un rassemblement monstre partout dans le pays, les manifestants ont une fois de plus appelé à une transition immédiate, sans les figures de l'ancien pouvoir, rejetant les appels au dialogue du président par intérim, les mêmes qu'avait formulé le chef d'Etat major, le général Ahmed Gaid Salah. En désespoir de cause, notamment après l'annulation de la présidentielle forcée du 4 juillet, tous deux ont appelé à se mettre autour de la table des négociations, à lancer un dialogue franc et honnête avec les différentes parties prenantes dans la crise algérienne, à savoir les partis politiques, les figures publiques et la société civile. Mais vendredi, les Algériens et les Algériennes ont eu une réponse sans équivoque, en scandant des slogans anti-système, anti Gaid Salah et contre certains médias accusés de propagande et de censure. « Pas de dialogue avec les imposteurs », ont écrit certains manifestant sur une grande banderole, signe de leur rejet de l'appel au dialogue des tenants du pouvoir. En outre, deuxième élément de réponse, la rue a crié son refus d'élections présidentielles précipitées organisées par « la bande », de « corrompus » et de « voleurs », selon les slogans et les pancartes sorties en ce vendredi. Les citoyens ont plutôt appelé à une transition immédiate du pouvoir. Enfin, malgré une forte chaleur, la mobilisation nationale n'a pas faibli. Au contraire, après des mois de blocage, les formules des citoyens algériens ont commencé à être plus directes notamment lorsqu'ils ont scandé « achaab yourid yetnahaw ga3 » (le peuple veut qu'ils démissionnent tous).