Le chef d'Etat Algérien par intérim Abdelkader Bensalah a donné jeudi 6 juin, un discours à la veille d'un vendredi de manifestations dans tout le pays, réclamant notamment son départ. Alors que le plan de secours du pouvoir Algérien est tombé à l'eau le 2 juin, lorsque le Conseil Constitutionnel a rejeté les dossiers de deux seuls candidats à la présidentielle du 4 juillet, Abdelkaber Bensalah s'est retrouvé forcé de répondre. Depuis sa reprise du pouvoir à la suite de la démission de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika, l'actuel chef d'Etat par intérim ne s'est exprimé que trois fois. Jeudi, à la veille d'une manifestation nationale, Abdelkader Bensalah a réitéré son appel à l'organisation d'un scrutin présidentiel, car selon lui, «seul le président de la République élu démocratiquement peut mener les réformes nécessaires», a-t-il dit dans son discours à la Nation. En outre, il a appelé à l'organisation de ce scrutin le plus tôt possible, avec l'aide de la classe politique, des leaders d'opinion et de la société civile, afin de trouver des solutions ensemble pour sortir le pays de la crise. Adoptant le même discours que le chef de l'armée Ahmed Gaid Salah, après le fiasco des élections du 4 juillet annulées, Abdelkader Bensalah a lui aussi appelé au «dialogue». Ce que le pouvoir algérien a cherché à éviter depuis le début de la crise. Le chef d'Etat par intérim a par ailleurs balayé le champ institutionnel en démettant de leurs fonctions au moins une dizaine de responsables et en nomment d'autres personnes à la tête des institutions de l'Etat. Ces derniers mois, la justice s'est emparée de plusieurs cas de personnalités algériennes, notamment des chefs d'entreprises ou encore des responsables politiques. Vendredi, les Algériens se préparent pour une nouvelle manifestations nationale pacifique pour ancrer leur idée de rejet du système, le rejet de l'application de la Constitution au dépend d'une solution consensuelle, ainsi que le refus d'une dictature militaire.