Le 14ème sommet de l'Organisation de la Coopération islamique (OCI) s'ouvre ce vendredi 31 mai à la Mecque, sous le thème «Sommet de La Mecque, main dans la main vers l'avenir». Selon les organisateurs, le sommet de la Mecque, qui coïncide avec le 50è anniversaire de la création de l'OCI, discutera de la cause palestinienne, du statut juridique de la ville d'Al Qods, de la situation en Syrie, au Yémen, en Libye, au Soudan, en Somalie et en Afghanistan. Les réunions préparatoires ont d'ores et déjà commencé mardi au niveau des hauts fonctionnaires et mercredi soir à Djeddah, avec les travaux de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'OCI. Réunion entièrement consacrée à l'examen de l'ordre du jour du sommet islamique, qui coïncide avec le 50è anniversaire de la création de l'OCI. Cette rencontre, à laquelle le Maroc est représenté par une délégation conduite par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, se penchera sur les moyens d'unifier les efforts du monde islamique et de dégager une position commune et cohérente vis-à-vis de nombre de questions qui menacent l'unité de la oumma islamique et son avenir. Les ministres des affaires étrangères de l'OCI, qui compte 57 Etats membres, vont soumettre le projet de Déclaration finale au sommet islamique pour approbation. A côté des dossiers politiques de l'heure, le sommet examinera plusieurs questions économiques, sociales, culturelles et de développement, inscrites dans les plans d'action de l'OCI. Selon les organisateurs, le sommet de la Mecque discutera de la cause palestinienne, du statut juridique de la ville d'Al Qods, de la situation en Syrie, au Yémen, en Libye, au Soudan, en Somalie et en Afghanistan. Avec le blocage persistant du processus politique, les violations continues des résolutions internationales par l'occupation israélienne, l'escalade des agressions contre le peuple palestinien et les violations d'Israël à l'égard de la mosquée Al-Aqsa, l'OCI a placé la question palestinienne à la tête des priorités du sommet de La Mecque. Confirmation de la centralité de la cause d'Al-Qods Pour le Maroc, la centralité de la cause d'Al-Qods est confirmée, dans le sens où le Royaume considère «comme inacceptable et contraire au droit international ainsi qu'aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU» la décision des Etats-Unis d'Amérique de reconnaître Al-Qods comme capitale d'Israël, du transfert de leur ambassade vers la Ville sainte et de son inauguration officielle. En Sa qualité de Président du Comité Al-Qods, le Roi Mohammed VI avait envoyé deux lettres, respectivement au Président américain, Donald Trump, et au Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans lesquelles il a souligné que toute atteinte au statut juridique, politique et historique d'Al-Qods aurait des conséquences graves sur la paix dans la région, en ce sens qu'elle saperait les efforts internationaux pour créer un climat propice à la reprise des négociations de paix et permettre in fine de parvenir à un règlement juste et global du conflit israélo-palestinien. En mars 2019, le Roi, Commandeur des Croyants et le pape François ont appelé à « préserver » Al Qods comme « patrimoine commun des trois religions monothéistes », dans un texte commun signé lors de la visite du souverain pontife au Maroc. « Nous pensons important de préserver la Ville sainte Al Qods Acharif comme patrimoine commun de l'humanité et, par dessus tout pour les fidèles des trois religions monothéistes », ont-ils écrit dans une déclaration inédite, soulignant son « unicité et sacralité ». En avril dernier, le Souverain a pris la décision de consacrer une subvention financière pour restaurer et aménager certains espaces à l'intérieur de la Mosquée sainte Al Aqsa, ainsi que son environnement et de dépêcher des architectes et des artisans afin de préserver l'authenticité de cette mosquée. Pour la réalisation de ce projet, l'Agence Bayt Mal Al Qods joue un rôle primordial. Sachant que l'Agence supervise tous les projets de développement ayant contribué à l'amélioration des conditions de vie des Maqdessis et à la préservation de l'identité de la ville sainte, Les droits inaliénables du peuple palestinien Dans ce cadre, Yusuf Bin Ahmed Al-Othaimeen, secrétaire général de l'OCI, a déclaré que la question palestinienne sera au centre du sommet islamique, soulignant que cette réunion abordera toutes les dimensions et les derniers développements liés à la cause palestinienne et à la situation d'Al-Qods tout en évoquant le dossier de l'appui destiné aux réfugiés palestiniens et à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient. Rappelant que la cause palestinienne a été à l'origine de la naissance de l'OCI, Al-Othaimeen a affirmé, dans une déclaration à la presse, que "la cause palestinienne demeurera au cœur des priorités de l'organisation compte tenu de la centralité de son caractère et de sa place en tant que symbole de la création de notre organisation qui marque cette année son cinquantième anniversaire ». Abordant le plan de l'administration américaine pour le Moyen-Orient, connu sous le nom de l'accord du siècle, le secrétaire général a dit que «l'organisation ne peut prendre position sur un plan qui n'a pas été officiellement annoncé ni informé sur ses détails», ajoutant que toute initiative ou effort politique visant à résoudre la question palestinienne devra être basé sur une solution à deux Etats conformément aux références internationales. Par ailleurs, Al-Othaimeen a réitéré le rejet de l'organisation de toute tentative visant à imposer des solutions injustes à la cause palestinienne ou de porter atteinte aux droits inaliénables du peuple palestinien. Outre la cause palestinienne, le sommet réservera une place importante à la montée du phénomène de l'islamophobie dans le monde, particulièrement en Occident. La montée du phénomène de l'islamophobie La montée inquiétante de ce phénomène, qui constitue une source de préoccupation pour l'OCI, repose sur la résurgence des mouvements racistes et courants de l'extrême droite dans le monde, particulièrement en Europe. Selon le secrétaire général de l'OCI, les récents attentats terroristes perpétrés dans deux mosquées à Christchurch (Nouvelle-Zélande), qui ont coûté la vie à 50 musulmans, ont donné raison aux appels lancés par l'Organisation à la communauté internationale pour faire face contre ce phénomène qui menace la paix et la sécurité internationale. «Le phénomène de l'islamophobie ne concerne pas uniquement les Etats membres de l'OCI. C'est une question qui touche toute l'humanité », a-t-il fait valoir, ajoutant que la sensibilisation est l'un des moyens efficace pour contrer le terrorisme, l'extrémisme violent et l'islamophobie. Compte tenu du contexte complexe du sommet de La Mecque, les dirigeants du monde musulman devraient également débattre des crises sécuritaires, humanitaires et politiques qui affectent certains pays musulmans telles que les crises d'asile et de migration, la persécution des minorités musulmanes et les troubles politiques. Les derniers développements dans la région, dans le sillage des attaques par des missiles balistiques, tirés par les milices houthis, contre les territoires saoudiens seront également à l'ordre du jour de ce sommet. Dans ce sens, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Ibrahim al-Assaft, a prévenu que l'ingérence étrangère est le plus préjudiciable des défis auxquels fait face le monde islamique, ajoutant que la Oumma islamique doit relever plusieurs défis en Syrie, en Libye, en Somalie, entre autres pays. Intervenant lors de la réunion des ministres des AE de l'OCI, préludant au 14ème Sommet de cette organisation, prévu vendredi à La Mecque, le chef de la diplomatie saoudienne a ajouté que le conflit arabo-israélien figure aussi parmi les principaux défis auxquels fait face la Oumma islamique. Contre les ingérences étrangères Ibrahim al-Assaf a, en outre, souligné que la cause palestinienne est une priorité pour le Royaume d'Arabie Saoudite. Il a par ailleurs indiqué que les « ingérences étrangères ont aggravé la souffrance du peuple yéménite », assurant du soutien de son pays aux efforts onusiens visant à trouver un règlement de la crise dans ce pays. Le responsable saoudien a, d'autre part, réitéré la condamnation de son pays des « opérations terroristes visant à menacer les approvisionnements mondiaux en pétrole et ciblant les pétroliers au large des Emirats Arabes Unis ». Sur un autre registre, Ibrahim al-Assaf a émis le souhait de parvenir à un dénouement du conflit en Syrie selon les résolutions de Genève I et de mettre fin à la présence des milices sectaires dans ce pays. Concernant la Libye, il a fait part du soutien de l'Arabie Saoudite à ce pays pour qu'il puisse sortir de la crise y sévissant. S'agissant des droits des minorités musulmanes dans plusieurs régions du monde, le responsable saoudien a plaidé pour le retour des réfugiés Rohingyas à Myanmar et pour que justice soit faite pour cette minorité opprimée.