Le 14ème anniversaire de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), célébré cette année sous le signe « le préscolaire, levier de développement équilibré et de réhabilitation du capital humain », est l'occasion de faire le point sur cette initiative qui vise à booster les projets touchant aussi bien les actions sociales de proximité à fort impact, que la promotion des activités génératrices de revenu. «Nous entendons par là la problématique sociale, qui constitue, pensons-nous, le défi majeur à relever pour la concrétisation de notre projet de société et de développement». C'est en ces termes que le Roi Mohammed VI avait annoncé, le 18 mai 2005 à Fnideq, le lancement de l'INDH. Depuis cette date, les projets programmés dans le cadre de l'INDH dépassent la dimension de l'intégration économique et sociale, limitée dans le temps, pour atteindre le stade de la recherche de mécanismes pragmatiques à même de promouvoir la situation économique de chaque région. Bien qu'elle n'ait pas comme seul but la lutte contre la pauvreté et l'exclusion, l'INDH a apporté un diagnostic renouvelé des politiques publiques menées dans ce domaine et une nouvelle manière d'approcher les problèmes de pauvreté, d'exclusion et de précarité. Le chantier de l'INDH a été mis en œuvre entre 2005 et 2018 en deux phases et ce, à travers l'adoption de 4 principaux programmes: « La lutte contre la précarité », « La lutte contre la pauvreté dans le milieu rural », « La lutte contre l'exclusion en milieu urbain » et « Le programme transversal ». Un programme supplémentaire est entré en vigueur à compter de 2011. Le coût global des projets réalisés est estimé à 43 milliards de DH, dont une contribution de l'INDH de l'ordre de 28 milliards de DH. Un total de 44.000 projets, 17.000 actions et 9.400 activités génératrices de revenu, a été réalisé au cours de la période 2005-2017 dans le cadre de l'INDH. Selon le wali chargé de la coordination nationale de l'INDH, Mohamed Dardouri, "l'INDH vise à réduire les disparités sociales et à redonner espoir à la population cible issue de zones défavorisées dans les milieux rural et urbain, à travers le renforcement du système de santé maternelle et infantile, l'amélioration de la nutrition des enfants, l'appui au développement de l'enfant aux niveaux intellectuel et social, la lutte contre la déperdition scolaire, l'encouragement de l'excellence scolaire, l'accompagnement des élèves en période d'orientation et la promotion de l'épanouissement des enfants et des jeunes". La 3e phase de l'INDH (2019-2023) D'après Dardouri, la 3e phase de l'INDH (2019-2023), lancée par le Roi Mohammed VI en septembre 2018, pour une enveloppe budgétaire de 4 milliards DH, vise à « améliorer les indicateurs du développement humain dans l'enseignement, la santé, l'intégration des jeunes, et à pallier le déficit accusé dans les infrastructures de base dans les régions pauvres, tout en focalisant sur le capital humain ». La 3ème phase porte sur quatre programmes fondamentaux. Le premier consistant à pallier le déficit accusé au niveau des infrastructures et des services sociaux de base, plus particulièrement en milieu rural, surtout en matière d'accès au réseau routier, à l'eau potable, à l'électrification rurale, et aux services élémentaires de santé et d'éducation. INDH à Driouch : centres de formation dédiés aux femmes et aux jeunes de la Commune de Ben Taieb Le deuxième programme concerne l'accompagnement des personnes en situation de précarité avec pour finalité d'assurer un suivi de qualité à ces franges de la société dans des centres spécialisés et leur faciliter l'insertion sociale et professionnelle. Quant au troisième programme, il porte sur l'amélioration du revenu et l'intégration économique des jeunes afin de renforcer l'efficacité du "rôle de médiation" entre l'offre et la demande sur le marché du travail. Le quatrième et dernier programme concerne le développement du capital humain des générations montantes, en mettant l'accent sur les aspects immatériels du développement humain durant deux étapes déterminantes de la vie, à savoir la petite enfance, et la période de l'enfance et la jeunesse. Cette phase, à laquelle ont été alloués des crédits prévisionnels de 18 milliards de DH, sera financée à hauteur de 60% par le budget de l'Etat, de 30% du budget du ministère de l'Intérieur à travers la Direction générale des collectivités locales, tandis que les 10% restants seront apportés par la coopération internationale. A vrai dire que l'Initiative royale reste un chantier ouvert et permanent basé sur une politique de valeurs alliant l'ambition, la réalité et l'efficacité. Dans ce sens, une attention particulière est portée à la gestion intégrée des projets pour assurer une convergence entre les différents programmes sectoriels des établissements de l'Etat et des collectivités territoriales.