Certains détenus du Hirak du Rif ont décidé de reprendre encore une fois la grève de la faim, dénonçant l'« incapacité de l'administration pénitentiaire à tenir ses promesses », notamment celle de les rassembler dans un seule centre de détention et d'améliorer leurs conditions de vie à l'intérieur de la prison. Rassemblant les familles des détenus du Hirak du Rif, l'Association Thafra pour la fidélité et la solidarité a rendu public ce samedi 18 mai un communiqué informant qu'un certain nombre de détenus ont l'intention d'entamer une gréve de la faim. Détenu à la prison de Tanger 2, l'activiste Samir El Hassane est déjà à son sixième jour de grève selon l'association. lundi dernier. De même que Mohamed El Mejjaoui qui a annoncé son entame d'une grève pendant trois jours à partir du lundi 20 mai prochain « en guise de protestation contre son transfert à la prison de Tétouan et son isolement du reste de ses compagnons sans aucune justification », ajoute le communiqué. Rabiï Lablak et Abdelali Houd ont également informé leurs familles, lors de leur dernière visite, qu'ils ont l'intention de se lancer une grève sans fin si l'administration pénitentiaire ne tient pas ses promesses. Reprenant l'avis du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) et de son Conseil régional, l'Association Thafra impute à la Direction générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR) « la responsabilité du non-respect de l'accord conclu avec les détenus politiques du Hirak populaire du Rif, notamment en ce qui concerne leur rassemblement dans un établissement pénitentiaire proche de leur famille ». Le collectif associatif a également porté la DGAPR comme « responsable de la détérioration de l'état physique, psychologique et physique du détenu Mohamed El Mejjaoui », notant que « ces dernières semaines, il a perdu plus de cinq kilogrammes, à la suite de son isolement dans la prison de Tétouan ». Toujours dans ce contexte tendu après l'accord trouvé il y a plus de deux semaines afin que les activistes suspendent leur grève de la faim en contrepartie de leur transfert dans une seule prison, l'association Thafra a signalé à la DGAPR que les activistes du Hirak du Rif « devraient être traités comme des détenus politiques et sans discrimination entre eux », tout en rejetant que ces derniers « soient traités selon la logique de première, deuxième et troisième rangée ». En fin, l'association a exigé que le CNDH, en tant qu'institution constitutionnelle, « s'emploie à mettre fin à toutes les formes de discrimination entre les détenus du Hirak populaire du Rif et à ce qu'ils jouissent des mêmes droits au niveau des visites, des pauses, de l'alimentation, des soins médicaux et du logement ».