Le train de la transformation digitale est une opportunité pour l'agriculture d'aspirer à un nouveau palier de développement, a souligné, jeudi à Meknès, le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Aziz Akhannouch. « Aujourd'hui, la technologie offre une large gamme d'outils performants, tout au long de la chaîne de valeur agricole et agroalimentaire pour améliorer la productivité et la qualité, outre la gestion efficace des intrants et des ressources », a assuré Akhannouch lors de la deuxième édition de l'Agro IT Days traitant de la transformation digitale dans le secteur agricole, organisée en marge de la 14ème édition du Salon International de l'Agriculture au Maroc (SIAM 2019). L'agriculture, au niveau mondial, a emprunté le tournant digital, a poursuivi le ministre, relevant que »le Maroc, pays où l'agriculture est un réel moteur de développement social et économique, ne peut rester en marge de cela ». Le ministre a appelé le monde agricole marocain avec tous ses acteurs, chacun à son niveau, à se mobiliser pour créer un choc digital dans le secteur, mettant en avant l'accès large du Maroc aux smartphones et aux infrastructures de télécommunications performantes en plus d'un accès amélioré à l'information et aux données. La digitalisation, a-t-il estimé, peut être un pont entre les jeunes et le secteur agricole, ajoutant que « la génération des digital natives se retrouvera plus facilement dans un secteur agricole moderne et connecté ». « Nos jeunes pourront, dans l'ère de la digitalisation, considérer l'agriculture comme un véritable choix de vie et de carrière, offrant des opportunités et un cadre de vie attrayants et non comme une activité pénible, sans attraits ou perspectives », a lancé Akhannouch. Il a, en outre, qualifié le digital d'un moyen d'atteindre une meilleure rentabilité des exploitations pour tous les agriculteurs surtout les petits et comme un moyen d'améliorer leurs conditions de travail et de vie. Le sous-directeur de l'Office fédéral de l'agriculture suisse, jean-Marc Chappuis, intervenant, jeudi (18/04/19) à Marrakech, lors d'une conférence sous le thème « la transformation digitale au service de l'agriculture ». Charte sur la numérisation dans l'agriculture Pour sa part, le vice-directeur de l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG), Jean-Marc Chappuis, a fait savoir que la digitalisation peut et doit aider l'agriculture à contribuer à jouer le rôle clé qui lui revient dans la lutte contre la faim et dans une meilleure protection et utilisation durable des ressources naturelles. Ainsi, il a estimé que les gouvernements sont appelés à favoriser une conception commune des principes qui doivent régir le traitement des données numériques et des applications dans l'agriculture et le secteur agroalimentaire. Dans ce cafre l'OFAG a lancé un processus participatif d'élaboration d'une charte sur la numérisation dans l'agriculture et le secteur agroalimentaire suisses, a rappelé Chappuis, faisant remarquer qu'elle énonce douze lignes directrices pour les partenaires de la charte, qui vise à promouvoir les avantages du partage des données agricoles et établit des principes transparents sur leur utilisation, créant ainsi la confiance entre les partenaires signataires, a ajouté le responsable suisse. De son côté, le PDG de HPS, Mohamed Horani, a relevé que le digital constitue une opportunité historique et une chance inédite pour construire des modèles économiques plus viables et plus soutenables, affirmant que la transformation digitale de l'agriculture est souvent considérée comme une 4ème révolution agricole qui doit être verte et doit reposer à la fois sur la science et la technologie. Cette transformation nécessite la levée de plusieurs barrières par des actions permettant de préparer un environnement approprié à la réussite d'un tel projet, notamment, la disponibilité d'une connectivité étendue et fiable, l'alphabétisation numérique des agriculteurs, la sensibilisation des agriculteurs pour stimuler leur adhésion ainsi que la garantie de la confidentialité et de la sécurité des données. L'agriculture verticale, a-t-il enchainé, est une solution pour fournir des produits de haute qualité de manière durable, indiquant qu'elle permet d'économiser 95% d'eau et d'utiliser moins d'engrais et de suppléments nutritionnels et de se passer de pesticides, tout en augmentant la productivité.