La Tunisie s'apprête à annoncer dans les jours à venir un projet de loi sur les libertés individuelles en vertu des propositions figurant dans le rapport de la Commission pour les Libertés Individuelles et l'Egalité (COLIBE). Le 13 août du mois courant, journée nationale des droits des femmes, serait marquée par l'annonce du projet de loi sur les libertés et l'égalité par le président tunisien, Béji Caïd Essebsi. Un projet qui fait suite au décret présidentiel sorti le 13 août de l'année précédente, Ce projet de loi ne pourrait qu'enchanter les activistes dans le domaine des libertés individuelles, une ferveur qui a débouché sur une marche qui aura lieu lundi 13 août à l'avenu Habib Bourguiba, une avenue qui porte le nom du premier président tunisien prônant l'égalité entre les deux sexes. Une marche qui traduit l'attachement de cette communauté d'associations et de militants à cette cause qu'est l'égalité absolue entre les citoyens, peu importe leur genre. À travers cette marche, ces associations veulent des amendements de l'article 13 et 23 du code de statut personnel (CSP), un code qui englobe nombre de lois progressistes. Le rapport de COLIBE comporte bon nombre de propositions qui ne seraient pas au goût de tous les Tunisiens tel l'homosexualité, l'égalité dans l'héritage, l'équité au sein de la famille, entre autres. Opposition : non à la désacralisation du livre saint ! En passant de l'autre côté du miroir, une autre frange de Tunisiens ne semble pas accueillir ce projet de loi, les citoyens sont descendus dans la rue dans plusieurs villes tunisiennes notamment Sfax, Gabès, ou encore Tataouine. Une farouche opposition qui a pris la forme d'une prière en pleine avenue Habib Bourguiba. Dans ce sens, une marche a été au menu ce matin 11 août par la Coordination Nationale de Défense du Coran, qui a dénoncé les valeurs progressistes qu'elle juge nuisibles à la société tunisienne, à sa confession et à ses principes et coutumes. Publiée par Noureddin Khadmi نور الدين الخادمي sur Samedi 11 août 2018 Une marche qui porte un coup dur aux progressiste du pays, ainsi qu'aux instigateurs du rapport. Un mouvement présidé par Noureddine Khadmi, ancien ministre des affaires religieuses, qui a exprimé haut et fort son opposition au projet de loi par un hashtag #Non à la fitna, et qui était au premier plan dans la marche de ce samedi matin.