La demande intérieure aurait continué de soutenir la croissance économique marocaine au premier trimestre 2019, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP). « Dans un contexte de stagnation des prix à la consommation, la consommation finale des ménages, en volume, se serait affermie de 2,8%, contribuant pour +1,6 point à la croissance globale du PIB. Les dépenses de consommation auraient été alimentées, entre autres, par une hausse de 5,7% des crédits à la consommation et auraient profité plutôt aux produits locaux », indique le HCP dans sa note de conjoncture trimestrielle. De leur côté, les importations de biens finis de consommation n'auraient crû que de 0,8%, en glissement annuel, au lieu de +10,5% une année plus tôt, tandis que la consommation des administrations publiques se serait affermie de 2,6%, en ligne avec le raffermissement des dépenses de fonctionnement, précise la même source. Après avoir ralenti au dernier trimestre 2018, la formation brute de capital se serait redressée de 3% au T1-2019, en variation annuelle, portant sa contribution au PIB à +1 point, suite à la hausse de l'investissement en produits industriels, dans le sillage d'une augmentation de 1,8% des crédits à l'équipement, relève le HCP. L'investissement en travaux publics aurait poursuivi son amélioration amorcée au début de 2017, alors que l'investissement en immobilier serait resté modeste, pâtissant de la faiblesse de la demande adressée au logement résidentiel. Ralentissement de la demande extérieure Par ailleurs, la demande mondiale adressée au Maroc aurait ralenti, affichant un accroissement de 2,8% en variation annuelle, au lieu de +5% un an auparavant, fait ressortir la note. Malgré le ralentissement de la demande extérieure, les exportations hors phosphates et dérivés auraient fait preuve de résilience lors de la même période, portées par les expéditions des secteurs de l'aéronautique, de l'agro-alimentaire et, dans une moindre mesure, de l'électronique. L'orientation favorable des ventes extérieures du secteur phosphatier, en particulier celles des engrais naturels et chimiques et de l'acide phosphorique, auraient soutenu les exportations globales dont la hausse aurait atteint 3,5%, en variation annuelle, dans un contexte d'accroissement des cours mondiaux des dérivés de phosphate, notamment le Diammonium Phosphate (DAP) et le Triple superphosphate (TSP) (1,3% et 9,2%, respectivement à fin février 2019). Les importations se seraient, quant à elles, repliées de 2,4%, en glissement annuel, après une tendance haussière en 2018, en raison du recul des acquisitions des biens d'équipement et des biens énergétiques, dont la facture énergétique se serait, ainsi, allégée de près de 8,7%. Dans ce contexte, le déficit de la balance commerciale se serait allégé de 11%, en glissement annuel, et le taux de couverture se serait amélioré de 3,6 points, pour atteindre 62,9%. Augmentation des crédits de trésorerie des entreprises Le HCP fait aussi savoir qu'après avoir ralenti depuis 18 mois, le rythme de croissance des créances sur l'économie se serait légèrement redressé, au premier trimestre 2019. Leur encours aurait augmenté de 3,5%, au lieu de +2,2% et +3,4% aux deux derniers trimestres, tiré notamment par l'augmentation des crédits de trésorerie des entreprises. Ainsi, les taux d'intérêt sur le marché interbancaire se seraient stabilisés en moyenne à 2,27%, s'élevant de 2 points de base du niveau du taux d'intérêt directeur, indique la note, ajoutant que parallèlement, les taux auraient différemment évolué sur le marché des bons du Trésor. Les taux d'intérêt à 1 an auraient augmenté, en moyenne et en variation annuelle, de 5 points de base, alors que ceux à 5 ans et à 10 ans auraient reculé de 1 et 3 points, respectivement. Au volet monétaire, le HCP précise que la croissance de la masse monétaire se serait établie à 4%, au premier trimestre 2019, après +4,1% un trimestre auparavant et que le besoin de liquidité des banques se serait légèrement accru à la suite, entre autres, de la baisse des réserves internationales nettes. Côté bourse, la pression baissière sur le marché des actions se serait poursuivie au premier trimestre 2019. La correction des valeurs cotées se serait accélérée, dans un environnement caractérisé par un niveau bas des taux d'intérêt bancaires. La capitalisation boursière Les indices boursiers auraient connu des replis significatifs, marquant un retour à leurs niveaux enregistrés au cours de l'année 2016. Les indices Masi et Madex auraient reculé, respectivement, de 16,5% et 16,6%, en glissements annuels, après des baisses de 8,3% et 8,6%, au trimestre précédent. La capitalisation boursière aurait, de ce fait, régressé de 7,1% et 15% entre les deux trimestres successifs. Selon le HCP, ces évolutions traduiraient, principalement, le repli des cours boursiers des secteurs de la promotion immobilière, des ingénieries et des biens d'équipement industriels, de la chimie, des mines et de la sylviculture et papier. Pris dans une phase baissière, le marché boursier n'aurait pas offert assez d'intérêt aux investisseurs qui auraient pris des positions globalement vendeuses. Le volume des transactions enregistré aurait accusé une baisse de 21,6%, en variation annuelle, estime la même source.