Le syndicat indépendant des médecins du secteur public a jeté un pavé dans la marre. Dans un communiqué rendu public, le syndicat rejette une campagne d'intervention chirurgicales initiée par la Délégation provinciale de la santé, qu'il a qualifiée d'« aléatoire et sans planification préalable ». Ces campagnes, lancées en l'absence des prérequis nécessaires en termes de ressources humaines, de conditions médicales et d'hygiène pour la réalisation de ces interventions, mettent inévitablement en danger la santé du patient. « Ces derniers jours, un certain nombre de délégués du ministère de la Santé s'activent à l'organisation de campagnes d'interventions chirurgicales hasardeuses et sans planification préalable, en l'absence de stratégie précise définissant les objectifs et les outils nécessaires employés. La question qui se pose est de déterminer les véritables motivations derrière ces campagnes chirurgicales soudaines qui interviennent après la nomination de plusieurs délégués et le maintien de certains à leurs postes, ce qui a créé une controverse au sein du corps de la santé », souligne notamment le communiqué du Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP). Le syndicat souligne à cet égard, que ce genre de pratiques « montre à quel point le ministère de tutelle ignore la réalité de la situation de la santé dans le pays ». Le ministère baigne dans la contradiction totale et absolue, relève encore le SIPSM, qui s'interroge « comment peut-il se plaindre du manque de personne médical et paramédical, et en même temps, augmenter le nombre d'interventions, et même programmer des campagnes externes? » Anarchie totale Dr. Elmountadar Alaoui, secrétaire général national du syndicat se dit indigné face à cette situation. Dans une déclaration à Hespress Fr, il explique que « pour la réalisation d'une intervention chirurgicale, ou une campagne médicale en général, il faut un minimum de conditions que ce soit en terme de ressources humaines, matériels mais aussi d'examens et de test médicaux qu'il faut faire au patient». Et notre interlocuteur de préciser qu'il faut « vérifier l'état de santé du patient bien comme il le faut, voir s'il n'a pas une certaine maladie qui peut compliquer l'intervention. Tout cela n'est quasiment pas réalisé lors de ces campagnes. Ils veulent faire passer le plus grand nombre de patients sans avoir une idée concise sur leur état de santé ». Interrogé sur le but de cette campagne que le syndicat a qualifiée de « soudaine et hasardeuse« , Dr Alaoui affirme que « l'objectif est de soi-disant alléger la liste d'attente des patients devant subir des opérations chirurgicales »? Mais à quel prix!, déplore-t-il. « Si on veut alléger la liste d'attente pour que le patient puisse enfin subir sa chirurgie, il faut qu'il y ait au moins les conditions nécessaires pour cela, à savoir les ressources humaines, les médicaments, les radios, la stérilisation du matériel et beaucoup d'autres conditions qui ne sont même pas disponibles dans les établissements de santé, comment peuvent-ils les avoir lors d'une campagne ? » Le but derrière cette campagne, poursuit notre interlocuteur, est de « montrer que la délégation provinciale de la santé et le ministère de la santé font leur travail en mobilisant des unités médicales qui vont à la rencontre des citoyens pour leur offrir des interventions chirurgicale sans avoir à attendre et du coup passer le grand nombre de patients possible, mais le problème est plus compliqué que ça ! » Comment ? Dr Alaoui, a fait remarquer qu'actuellement les médecins du secteur public sont en colère et portent des dossards noirs depuis le 4 mars, suite à plusieurs revendications qu'ils réclament et auxquelles le ministère de la santé oppose une « sourde oreille« . Parmi ces revendications, figure notamment l'amélioration de leurs conditions de travail et des soins fournis aux citoyens au sein des établissements de santé publics. « Logiquement, comment se fait-il qu'au sein des établissements de santé publique on ne dispose pas des outils nécessaires pour effectuer des interventions chirurgicale, et ils seront comme par hasard disponibles dans des campagnes? C'est insensé ! » poursuit-il, «pourquoi ne pas mettre à la disposition du médecin public qui opère au sein des hôpitaux publics les outils nécessaires pour faire ses chirurgies là au lieu d'aller les faire dans des caravanes qui ne fournissent pas les conditions idoines pour ce genre d'actes et mettent en péril la santé du patient et même ma carrière du médecin en cas de faute, ce qui peut arriver». Pour conclure, résume Dr Alaoui au micro de Hespress Fr, le syndicat indépendant des médecins du secteur publics «rejette catégoriquement cette campagne d'interventions chirurgicale, hasardeuse et aléatoire, et souligne la nécessité d'imposer les conditions scientifiques de la pratique médicale et les conditions de la stérilisation nécessaire pour effectuer une intervention chirurgicale». Et d'insister que « le seul objectif du syndicat et du médecin du secteur public est de progresser vers un secteur de santé sain qui offre des soins de qualité et fournit les conditions appropriées pour le traitement du patient sans complication, et éviter au médecin des fautes graves qui peuvent le mener vers une procédure judiciaire ».