Le groupe bénévole de la page Facebook «Féminicides par compagnons ou ex», a révélé un décompte qui en a choqué plus d'un en France et ailleurs en ce lendemain de « 8 mars ». Il en ressort effectivement que 30 Françaises ont été tuées depuis début 2019 par u actuel ou ex-conjoint. Le même décompte fait ressortir une nette accélération du phénomène de féminicide, qui est passé d'une femme tous les trois jours à pratiquement une tous les deux jours. A la même époque l'année dernière, 18 féminicides conjugaux étaient listés, indiquent les bénévoles de ce groupe, qui épluchent chaque jour, depuis 2016, les journaux régionaux et nationaux pour répertorier les meurtres conjugaux, et les relayer sur leur page, le but étant, pour elles, de rendre le fléau plus visible. «La banalisation des féminicides, trop souvent relégués à la rubrique faits divers ou transformés injustement en +drames de la séparation+ et autres +crimes passionnels+, entrave sans doute la pleine compréhension des mécanismes sociétaux à l'œuvre », a indiqué à ce propos une militante associative, citée par le journal Libération. Ce décompte, a-t-elle dit, permet au moins de rendre hommage aux 239 victimes répertoriées depuis le 1er janvier 2017, et de redonner leurs prénoms, leur profession et leur lieu de vie. Selon une étude publiée par le quotidien, dans près de la moitié des cas (44,5%) les auteurs tuent leur compagne au moment d'une séparation. Les bénévoles du groupe «Féminicides par compagnons ou ex» avaient déjà relevé des accélérations du phénomène avant les fêtes de fin d'année ou en été, mais une telle hausse en début d'année est jugée, pour elles, moins habituelle. En septembre dernier, près de 90 personnalités du monde de la culture, des médias et du sport en France avaient déploré la mort, l'année précédente, de 123 femmes suite à des violences conjugales. Ils avaient dans ce sens attiré l'attention sur le fait que pas moins de « 225.000 autres femmes avaient été victimes, en 2017, de violences conjugales. A travers cette initiative, les 88 personnalités entendaient interpeller les autorités et l'opinion publique afin que les victimes de violences conjugales «ne meurent plus dans l'indifférence totale» et que celles encore vivantes aient la vie sauve.