Parmi deux personnes qui s'aiment et décident de vivre ensemble, l'une d'elle est victime des violences de l'autre, parfois jusqu'à en mourir. Les études le démontrent et le confirment : beaucoup de femmes sont battues par leur conjoint ou ex-conjoint, et un peu moins d'hommes subissent le même sort. Ainsi 47.673 faits ont été enregistrés en 2018 par la gendarmerie et la police, ce qui constitue une hausse de plus de 30% par rapport à 2017 (36.431). Dans la même année 137 femmes sont mortes des coups portés par leur compagnon (soit une femme tous les trois jours) et plus de 3.000 actes de violence ont entraîné une incapacité de travail supérieure à huit jours, selon une enquête de la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF), qui, depuis près de 25 ans, assure une écoute téléphonique aux femmes victimes de violences. Statistiquement, cela correspond à 18,7 faits de violence conjugale pour 10.000 femmes, précise l'enquête dont les résultats ont été publiés vendredi par le journal ‘'La Croix''. Ce nombre est à comparer avec une enquête de victimation réalisée en 2018 pour des faits de 2016 et 2017 : 410.000 femmes ont déclaré avoir subi des violences de leur conjoint ou ex-conjoint, soit 2,3% de l'ensemble des femmes âgées de 18 à 60 ans. Moins d'un quart ont donc donné lieu à un dépôt de plainte (21%). L'enquête révèle aussi que 127. 000 hommes sont victimes de violences exercées par leur conjointes, soit 0,7% de l'ensemble des hommes âgés de 18 à 60 ans pour la même période. Or, seulement 2317 plaintes ont été enregistrées pour de tels faits, les hommes renonçant encore plus que les femmes à déposer une plainte. Ce qui signifie qu'un peu moins d'un quart des faits de violences conjugales sont exercés sur des hommes. Selon la FNSF, les circonstances des morts par violences conjugales sont relativement classiques et prévisibles : dispute, alcool, séparation et jalousie. En effet, dans la grande majorité des cas (54%), c'est une dispute qui a déclenché l'acte de violence. Puis viennent l'alcool pour 29% des cas, la séparation pour 27% et la jalousie pour 22%. La folie, l'absorption de drogues ou de médicaments et la dépression ne viennent que pour moins de 10% des cas.