L'ambassadeur de France en Italie reprendra prochainement ses fonctions à Rome, a indiqué jeudi 14 février Jean Yves Le Drian, ministre français des Affaires Etrangères, dans un entretien accordé à un média italien. Un pas en avant vers le réchauffement des relations entre les deux partenaires européens. Alors que les tensions entre Paris et Rome sont loin d'être apaisées depuis le rappel jeudi dernier de l'ambassadeur français à Rome, Christian Masset, le chef de la diplomatie française a voulu appuyer la nouvelle position de Paris. « Aujourd'hui, je peux vous dire que le retour de notre ambassadeur se fera très prochainement », a déclaré en ce sens Jean-Yves Le Drian. Cette annonce, intervient au lendemain d'un échange téléphonique entre le président français, Emmanuel Macron et son homologue italien Sergio Mattarella, mardi 12 février, dans lequel les deux chefs d'Etats ont « réaffirmé l'importance pour chacun des deux pays de la relation franco-italienne », selon le communiqué de l'Elysée. Le président français a fait l'objet de moqueries et de vives critiques de la part des dirigeants italiens, notamment de Matteo Salvini (La Ligue, extrême droite) et de Luigi Di Maio (Mouvement 5 Etoiles, anti-système). La provocation de Luigi Di Maio Les deux dirigeants italiens qui forment une coalition au sein du gouvernement ont redoublé d'efforts pour montrer qui d'entre eux sera le plus extrême dans les salves contre Emmanuel Macron. Le président Macron qui n'a pas voulu répondre aux provocations des deux dirigeants, a préféré répliquer par voie diplomatique et d'une manière forte, en rappelant son ambassadeur à Rome. Un message clair pour la diplomatie italienne qui n'a pas intérêt à gâcher ses relations bilatérales avec son voisin européen. Prenant de la hauteur quant à la provocation de Luigi Di Maio qui est allé à la rencontre des gilets jaunes, le 5 février, en banlieue française non loin de la capitale, le président français s'est directement adressé à son homologue, n'accordant pas plus de crédit à ses détracteurs. Pour le chef de la diplomatie française qui a livré une interview à Corriere della Sera, l'épisode du déplacement de Luigi Di Maio a été celui de « trop » et cela, parce que Luigi Di Maio « a rencontré quelqu'un qui appelait à une insurrection et à une intervention de l'armée », a-t-il dit. Il a ajouté qu'« il s'agit d'une rencontre publique entre une personne qui demande l'insurrection armée et un membre du gouvernement italien, sans respecter les usages élémentaires entre partenaires européens ».