L'Iran célèbre, lundi 11 février, les 40 ans de la Révolution islamique qui a renversé le Shah Mohammad Reza Pahlavi, contraint à l'exil. Seulement, l'humeur n'était pas à la fête partout. Dans plusieurs régions du pays, certains Iraniens ont préféré ne pas participer à cette manifestation. Ils ont fait le choix de rester chez eux en ce jour férié. Et pour cause. Les discours anti-américains, le protectionnisme, la diabolisation d'internet et des réseaux sociaux, ne plaisent pas à tous. Les Iraniens, vivent actuellement l'une des plus difficiles périodes de berne économiques notamment à cause du retour l'embargo américain, après le retrait unilatéral des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire signé en 2015. Conséquence: Ils ont vu leur pouvoir d'achat baisser à un point inquiétant. Khomeini dirigeait le pays d'une main de fer Quarante ans après le renversement du Shah au profit de l'ayatollah Rouhallah Khomeini revenu de 14 ans d'exil à Téhéran le 1er février 1979, l'Iran célèbre quarante ans de « règne » de Khomeini, le tout puissant ayatollah, qui dirige le pays d'une main de fer tout en restant en retrait des feux des projecteurs. Fondateur de l'actuelle République islamique d'Iran, l'ayatollah a profité de la rébellion contre le régime du Shah qui avait des visions de grandeurs, des envies d'industrialisation et de modernisme pour son pays. Suite à de profondes discordes autant sur le champs politique, économique que social, une vague de rébellion s'est emparée des Iraniens qui voyaient à l'époque une réalité à deux vitesses. D'un côté des envies de grandes réformes de la part du Shah, pourtant une économie en crise à cause de la hausse du prix du pétrole, et d'un autre, un mode de vie extravagant notamment lors de la commémoration des 2.500 ans de l'Empire perse. Le pays se dirige vers l'extrémisme Tous bords confondus, l'opposition caractérisée par des étudiants islamistes, la gauche, les laïcs, ont tous œuvré pour en finir avec la monarchie iranienne, croyant en découdre avec la corruption, les privilèges accordés au proches des monarques. Mais, le 11 février 1979, alors que le gouvernement du Premier ministre Shapour Bakhtiar est tombé, laissant accéder au pouvoir l'ayatollah Khomeini, c'est vers l'extrémisme que s'est dirigé le pays, devenant une théocratie. L'opposition a été éliminée petit à petit au profit de la pensée unique et d'un renforcement des pouvoir de l'ayatollah qui n'avait nulle intention de quitter le pouvoir après la révolution. Lundi, suite à l'appel des autorités, des milliers d'iraniens et d'iraniennes se sont rassemblés vers la place Azadi (en persan, liberté) de Téhéran pour célébrer ce grand jour. Drapeaux vert, rouge et blanc à la main, slogan anti-Israël et anti-américains ornaient certaines pancartes. « La présence du peuple aujourd'hui dans les rues de toute la République islamique d'Iran (…) signifie que l'ennemi n'atteindra jamais ses objectifs démoniaques », a dit le président iranien Hassan Rohani devant la foule.