La Banque africaine de développement (BAD) présentera, vendredi 8 février à Addis Abeba, l'édition 2019 du rapport « Perspectives économiques en Afrique », en marge de la 32ème Session ordinaire de l'Assemblée des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine. Hespress FR a pu avoir une copie. Le rapport met en lumière les perspectives économiques et les projections de croissance de l'ensemble du continent et de chacun des 54 pays. Il offre des prévisions à court et moyen termes sur l'évolution des principaux facteurs socio-économiques tels que l'emploi, et fait le point sur les défis et les progrès enregistrés. D'après le rapport de la BAD, les perspectives économiques en Afrique de cette année montrent que la performance économique générale du continent continue de s'améliorer. Le produit intérieur brut a atteint environ 3,5% en 2018, soit un niveau comparable à celui de 2017 et à une hausse par rapport à 2,1% en 2016. La croissance du PIB de l'Afrique devrait s'accélérer à 4,0% en 2019 et à 4,1% en 2020. Prospérité économique de l'Afrique Mais même cette croissance n'est pas assez rapide pour remédier aux déficits budgétaires et courants persistants et à la dette insoutenable. En effet, « les pays doivent adopter une trajectoire de croissance supérieure et accroître l'efficacité de la croissance pour générer des emplois décents. Les perspectives pour 2019 montrent que les résultats macro-économiques et de l'emploi sont meilleurs lorsque l'industrie est en tête de la croissance », constate la BAD. Le thème spécial de cette année est l'intégration régionale pour la prospérité économique de l'Afrique -intégration non seulement pour la coopération commerciale et économique, mais également pour la fourniture de biens publics régionaux. Cinq mesures de politique commerciale Une nouvelle étude portant sur ces perspectives montre que cinq mesures de politique commerciale pourraient porter les gains totaux de l'Afrique à 4,5% de son PIB, soit 134 milliards de dollars par an. Le premier consiste à éliminer tous les droits de douane bilatéraux appliqués en Afrique. Deuxièmement, maintenir les règles d'origine simples, flexibles et transparentes. Troisièmement, supprimer tous les obstacles non tarifaires au commerce des biens et des services sur la base du principe de la nation la plus favorisée. Quatrièmement, l'Accord de facilitation des échanges de l'Organisation mondiale du commerce est mis en œuvre pour réduire le temps nécessaire au franchissement des frontières et les coûts de transaction liés aux mesures non tarifaires. Cinquièmement, la BAD négocie avec d'autres pays en développement afin de réduire de moitié leurs droits de douane et leurs obstacles non tarifaires sur la base de la nation la plus favorisée. Les perspectives 2019 examinent également les gains possibles des biens publics régionaux, tels que la synchronisation des cadres de gouvernance financière, la mise en commun des pouvoirs, l'ouverture des cieux à la concurrence et l'ouverture des frontières à la libre circulation des personnes, des biens et des services, conclut le rapport.