Cheikh Mohammed Al Amoudi, magnat des affaires éthio-saoudien aurait été libéré par l'Arabie Saoudite. L'annonce a été faite par le bureau du premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, dans la journée du 27 janvier. Dans un tweet du bureau d'Abiy Ahmed, on peut lire que « L'homme d'affaires saoudien né en Ethiopie, Mohammed al-Amoudi a été libéré de prison en Arabie saoudite. Pour rappel, Abiy Ahmed avait effectué un voyage en Arabie Saoudite, plus tôt en 2018, afin de discuter de la libération d'Al Amoudi avec le prince héritier Mohammad Bin Salman« . Rajoutant « Nous souhaitons à Mohammed al-Amoudi un retour sauf en Ethiopie« . Ethiopian born Saudi business tycoon Mohammed Alamoudi has been released from prison in Saudi Arabia. It is to be recalled that earlier in 2018, PM Abiy Ahmed traveled to Saudi Arabia & discussed a number of issues with Saudi Crown Price Mohammad Bin Salman. (1) pic.twitter.com/TGSDj7iYUF — Office of the Prime Minister – Ethiopia (@PMEthiopia) January 27, 2019 Pour rappel, Al Amoudi faisait partie de la longue liste de personnalités saoudiennes, dont Al Walid Ben Talal, emprisonnées dans le cadre d'une purge anticorruption, initiée par Mohammad Bin Salman en 2017. La liberté a un prix Après avoir mis la Samir en naufrage, Al Amoudi s'était dirigé vers l'Arabie Saoudite, afin de fuir ses responsabilités vis-à-vis du Maroc. Coup du destin, il a été arrêté pour corruption sur sa terre de refuge. Par ailleurs, il est à noter que la fortune d'Al Amoudi s'élevait à 8,3 milliards de dollars US, selon les données de Forbes pour l'année 2017, année où il a été appréhendé. Cela dit, comme pour Al Walid Ben Talal, libéré 3 mois après son arrestation, à la suite d'arrangements financiers à travers lesquels il a abandonné la moitié de sa fortune, la libération d'Al Amoudi a aussi été faite à coup de négociations financières, sans pour autant évoquer le montant dont a été « allégé » le magnat des affaires éthio-saoudien. La libération d'Al Amoudi ne peut que faire plaisir à l'Ethiopie, du fait que le businessman y détient plusieurs affaires. Certains médias avaient d'ailleurs évoqué le fait qu'Al Amoudi serait décédé durant son incarcération, chose qui a été démentie par la suite par le site Bloomberg. La Samir reste dans le brouillard Malgré cette libération, il semble que le destin de la raffinerie et de ses employés reste en suspens. En effet, plus de 800 employés sont en arrêt, au moment où il n'y a aucune intervention dans le dossier de la Samir. En effet, malgré les nombreux appels des syndicats et des employés de la raffinerie à l'Etat, celui-ci indique clairement qu'il ne peut intervenir dans ce dossier, préférant laisser la justice prendre son cours normalement pour le dénouement du sort de la raffinerie. Dans ce sens, il est à noter qu'Al Amoudi avait adressé le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), afin de trouver une issue de secours au litige qui le lie avec le royaume, en mars dernier. Le magnat des affaires avait tenté de trouver un arrangement à l'amiable avec le Maroc, sans que cela aboutisse à quelque chose de concret. Al Amoudi, payera, ne payera pas Si Al Amoudi peut se réjouir de sa libération, le cas est autre pour l'ex-directeur général de la raffinerie, Mohamed Jamal Ba-amer. En effet, ce dernier a été visé, ainsi que la raffinerie, par deux amendes colossales de 37,4 milliards de dirhams et 296 millions de MDH à l'Administration des douanes et impôts indirects, suite à une plainte déposée en 2016. Dans ce sens, la question de savoir si Al Amoudi va verser son dû à l'Etat marocain demeure chose inconnue pour le moment.