Des rapports établis par l'inspection générale de l'administration territoriale ont révélé de graves dysfonctionnements au niveau de plusieurs communes, notamment en ce qui concerne la gestion des équipements et des entrepôts et la passation des marchés publics. Des rapports de l'Inspection générale de l'administration territoriale ont mis en lumière de sérieux dysfonctionnements financiers et comptables dans plusieurs communes relevant des régions de Casablanca-Settat, Béni Mellal-Khénifra et de l'Oriental. Ces rapports pointent notamment des failles dans la tenue des comptes, la gestion des entrepôts communaux et des équipements, souvent confié à des agents non qualifiés. Selon les informations obtenues par Hespress, les inspecteurs ont relevé l'absence de documentation rigoureuse concernant les marchés publics et la gestion des ressources, ouvrant la voie à des manipulations, en particulier dans les matériaux de construction. Ils ont également constaté l'implication d'agents communaux dans des irrégularités comptables, en violation des textes régissant la comptabilité publique. Le manque de coordination avec les trésoriers provinciaux et l'anarchie régnant dans les archives compromettent la sauvegarde de documents essentiels. Les inspecteurs ont également constaté que des présidents de commune ne recouraient pas aux tableaux Excel pour enregistrer les entrées et sorties de biens dans les entrepôts communaux. Ils ont noté également que plusieurs communes n'effectuent pas de mises à jour régulières de leurs registres ni d'inventaire de leur matériel, allant des équipements de bureau aux véhicules. Dans certaines communes, indiquent les sources de Hespress, les équipes d'inspection ont rencontré de grandes difficultés à localiser ou assurer le suivi de tous les équipements acquis depuis la création des communes ciblées par l'inspection. Les rapports mentionnent des cas de manipulation des quantités de matériaux de construction livrés (sable, ciment, chaux, céramique, fer, etc.) et l'absence de suivi des livraisons par des agents compétents. Ils font aussi état de documents falsifiés ou incomplets concernant des marchés publics relatifs à l'achat d'équipements informatiques et bureautiques, notamment dans la région de Casablanca-Settat. Des produits défectueux ont été réceptionnés puis entreposés sans contrôle préalable. Les sources de Hespress ont souligné par ailleurs que les commissions d'inspection se sont appuyées, dans leurs missions, sur des observations antérieures émanant de la Direction des finances locales, relevant de la Direction générale des collectivités territoriales du ministère de l'Intérieur, concernant la mauvaise gestion et conservation des archives par certaines collectivités, notamment dans les services techniques chargés des marchés publics et de l'urbanisme, où règnent le désordre et l'absence de documents essentiels. Les inspections sur le terrain portant sur des fournitures jugées suspectes, faisant l'objet de bons de commande et de marchés publics, ont révélé des contradictions flagrantes avec les données contenues dans les cahiers des charges et les procès-verbaux de réception établis ultérieurement par des services communaux. Les inspecteurs ont constaté des manipulations au niveau des caractéristiques techniques de marchés portant sur des équipements informatiques et bureautiques commandés notamment par des communes urbaines, en particulier dans la région de Casablanca-Settat. Ces marchés ont été validés sans vérification préalable de la conformité du matériel, qui s'est révélé par la suite défectueux et inutilisable, avant d'être déposé dans un entrepôt communal. Les inspecteurs se sont également penchés sur des liens suspects entre des présidents de communes, des élus, des chefs de services communaux et des entrepreneurs, dont les noms reviennent de manière récurrente dans les listes d'attribution de marchés publics dans une zone géographique restreinte. Les mêmes sources ont indiqué que l'examen des documents relatifs aux bons de commande et marchés publics a permis de détecter la rédaction de clauses douteuses portant sur le type d'équipements fournis et leurs modèles de référence, facilitant ainsi l'attribution des commandes à certaines entreprises. Ces fournitures ont été réceptionnées par des agents communaux qui, selon les inspecteurs, ne disposaient ni des compétences ni des connaissances techniques nécessaires pour vérifier la qualité et la conformité des biens concernés.