Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a dévoilé ce mercredi une circulaire détaillant la feuille de route dédiée à la politique de l'emploi. Cette initiative, considérée comme une priorité nationale majeure, est fondée sur la conviction que le travail décent est indissociable de la dignité des citoyens et constitue un socle essentiel pour garantir une qualité de vie meilleure aux familles marocaines. En effet, cette feuille de route s'inscrit dans l'objectif plus large de renforcer le développement économique et social sous l'égide du Roi Mohammed VI, qui a toujours placé l'être humain au cœur de ses préoccupations. La circulaire énonce une série d'objectifs stratégiques que le gouvernement s'engage à atteindre. Parmi ces ambitions figure la réduction du taux de chômage à 9% ainsi que la création de 1,45 million de nouveaux emplois d'ici 2030, un objectif conditionné par un retour des précipitations à des niveaux normaux. A cette fin, le gouvernement a alloué un budget supplémentaire de 15 milliards de dirhams dans le cadre de la loi de finances 2025. Une part notable, soit 12 milliards de dirhams, sera dédiée à l'encouragement de l'investissement, tout en mettant un accent particulier sur la création d'emplois. Parallèlement, un milliard de dirhams sera destiné à la préservation des emplois en milieu rural, et deux milliards de dirhams seront injectés pour renforcer l'efficacité des programmes de relance de l'emploi. La dynamique de développement que connaît le Royaume, à travers des projets emblématiques dans des secteurs tels que le sport, le logement et l'agriculture, ainsi que via des stratégies sectorielles en matière de tourisme et de numérisation, crée des opportunités sans précédent pour garantir une croissance durable, essentielle à la création d'emplois à long terme. Le gouvernement capitalise sur ces initiatives pour répondre aux attentes croissantes de la population. Afin d'atteindre ces objectifs, une feuille de route intégrée a été élaborée, se traduisant par huit initiatives clés. La première initiative se concentre sur la dynamisation de l'investissement dans les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), avec une activation des dispositions de la Charte de l'investissement. Cela inclut le soutien aux projets dont la valeur varie entre 1 et 50 millions de dirhams, facilitant ainsi l'accès à des systèmes de soutien améliorés et optimisant leur efficacité opérationnelle. La deuxième initiative met l'accent sur le renforcement des politiques actives de l'emploi, avec pour objectif de généraliser le système de stage professionnel. Cette approche vise à favoriser une inclusion accrue des jeunes, en particulier ceux qui ne détiennent pas de diplômes, et à améliorer leur employabilité et leurs compétences entrepreneuriales, permettant ainsi la création de 422.500 emplois d'ici 2025. La lutte contre la perte d'emplois dans le secteur agricole est l'objet de la troisième initiative, qui prévoit l'établissement d'un programme spécial destiné à sélectionner les projets générant des emplois dans les zones rurales touchées par la sécheresse. De plus, une plateforme électronique sera lancée pour faciliter la coordination entre l'offre et la demande de main-d'œuvre agricole. Parmi les autres initiatives notables, la quatrième vise à intégrer de manière cohérente les politiques actives de l'emploi au sein d'un programme unifié, ce qui permettra aussi bien d'optimiser l'utilisation des ressources de l'Etat que d'accroître le nombre de bénéficiaires à hauteur de 400.000 à 500.000 personnes par an. L'Agence nationale pour l'emploi jouera un rôle crucial dans le renforcement de ses missions pour accélérer l'insertion professionnelle, établissant un parcours intégré de médiation dès l'étape scolaire pour orienter les chercheurs d'emploi et les former. De plus, le gouvernement n'a pas négligé les enjeux d'égalité de genre, en intégrant dans sa feuille de route des initiatives visant à lever les obstacles à l'accès des femmes au marché du travail. Parmi les mesures envisagées figurent l'amélioration des conditions de travail des femmes, le développement des infrastructures de transport pour les travailleuses, ainsi que l'expansion des services de crèches et des écoles maternelles. Concernant l'éducation, une initiative vise à réduire le taux du décrochage scolaire, avec un objectif de passer de 295.000 élèves déscolarisés en 2024 à 200.000 d'ici 2026. En outre, une attention particulière sera accordée à l'amélioration des systèmes de formation professionnelle, en veillant à ce que les parcours éducatifs soient en adéquation avec les exigences du marché de l'emploi. Pour assurer une mise en œuvre efficace de la feuille de route, un nouveau système de gouvernance a été institué, portant sur la création d'un comité ministériel dédié à l'emploi. Ce comité aura pour mission de suivre de près l'application des différentes initiatives, d'évaluer leur impact sur les indicateurs de l'emploi, d'identifier les obstacles éventuels et de proposer des solutions pertinentes pour y remédier. Parallèlement, une unité spécialisée sera instaurée pour la collecte et l'analyse des données relatives à l'emploi, afin de fournir des informations précises et fiables qui permettront d'éclairer les décisions et d'améliorer l'efficacité des politiques publiques dans ce secteur.