La feuille de route, qui mobilise un budget de 15 MMDH, vise à ramener le taux de chômage à 9% et de créer 1,45 million d'emplois supplémentaires d'ici 2030. Pour y parvenir, huit initiatives majeurs seront déployées. Aziz Akhannouch vient d'adresser, ce mercredi, une circulaire aux membres du gouvernement et aux responsables des établissements et entreprises publics qui détaille les mesures inscrites dans la feuille de route pour l'emploi. Le document identifie également les secteurs et les institutions chargées de sa mise en œuvre, ainsi que leurs rôles et responsabilités. Il précise aussi les missions des organes de pilotage et de gouvernance de la feuille de route, ainsi que leur mode de fonctionnement. Selon le document, «le gouvernement est déterminé à avancer dans la mise en œuvre de sa politique visant à réduire la propagation du chômage et à fournir des emplois décents». L'objectif fixé est de ramener le taux de chômage à 9% et de créer 1,45 million d'emplois supplémentaires d'ici 2030, «dans l'hypothèse d'un retour à des niveaux normaux des précipations». La feuille de route pour l'emploi mobilise une enveloppe budgétaire de 15 milliards de dirhams. 12 milliards de dirhams sont destinés à stimuler l'investissement, dans le cadre du dispositif prévu dans la nouvelle charte de l'investissement, qui fait de la création d'emplois une priorité. Par ailleurs, 1 milliard de dirhams sera alloué à la préservation des emplois dans le milieu rural. Enfin, 2 milliards de dirhams sont destinés à améliorer l'efficacité des programmes de relance de l'emploi. La feuille de route vise à inverser la tendance à la hausse du chômage et à le réduire de manière significative, à travers la mise en œuvre de huit initiatives phares. 8 initiatives phares Parmi celles-ci, figure la relance des investissements dans les très petites, petites et moyennes entreprises. L'objectif de cette initiative est de stimuler la création de valeur et la création d'emplois à travers deux axes principaux : d'une part, il s'agit de mettre en œuvre les dispositions de la Charte de l'investissement pour les projets dont le montant est compris entre 1 et 50 millions de dirhams, tout en clarifiant la gouvernance et les modalités de déploiement de ce nouveau dispositif de soutien. D'autre part, il s'agit d'appuyer les TPME pour faciliter leur accès aux dispositifs d'aide, améliorer leurs compétences en gestion, et simplifier leur accès aux marchés publics et aux opportunités d'exportation. Une deuxième initiative porte sur le renforcement des politiques actives de l'emploi et la généralisation de la «progression professionnel» (Tadrij, ndlr). Cette initiative vise à rendre les politiques actives d'emploi plus inclusives, en les élargissant aux personnes non diplômées, en plus d'étendre la progression professionnelle à tous les secteurs dans le but d'améliorer l'employabilité de ceux qui entrent pour la première fois sur le marché du travail, ainsi que leurs compétences dans le domaine de l'entrepreneuriat. Ce qui permettra la création de 422.500 emplois d'ici 2025. Dans cette optique, le ministère de l'Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l'Emploi et des Compétences et l'ANAPEC sont appelés à étendre les programmes d'emploi aux personnes sans diplôme, avec des objectifs de 160.000 bénéficiaires du programme « Idmaj », 22.500 bénéficiaires du programme « Tahfiz », et 30.000 bénéficiaires du programme « Taehil ». La feuille de route pour l'emploi prévoit également la réduction de la durée des contrats d'insertion de 24 à 12 mois afin d'accélérer l'intégration des stagiaires dans l'entreprise. Il est prévu également de porter à 100.000 le nombre de participants au système de progression professionnelle Tadrij, et de revaloriser l'indemnité accordée aux entreprises formatrices, en la faisant passer de 4.000 à 5.000 dirhams par stagiaire. La feuille de route mise aussi sur l'instauration d'une aide à l'emploi au profit des TMPE, dans le but de créer 110.000 emplois. Une autre initiative phare, concerne la préservation des emplois agricoles en augmentant la superficie cultivée en céréales à 4 millions d'hectares. Le département de l'Agriculture est invité à proposer un programme d'actions pour sélectionner des projets créateurs d'emplois dans le monde rural au niveau des zones les plus touchées par la sécheresse, ainsi qu'à lancer une plateforme électronique en vue de coordonner l'offre et la demande de main d'œuvre agricole. Une quatrième initiative porte sur l'intégration des politiques actives d'emploi dans un programme unifié. Elle vise à améliorer l'utilisation des ressources de l'Etat, en adoptant un système unifié intégrant des programmes efficaces, permettant d'augmenter le nombre de bénéficiaires entre 400.000 et 500.000 bénéficiaires par an. Une cinquième initiative vise à renforcer le rôle de l'ANAPEC. Il s'agit de mettre en place un parcours intégré de médiation pour l'emploi, dès le stade de scolarisation, pour accompagner les demandeurs d'emploi et les guider efficacement. Le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, ainsi que le Ministère de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, sont appelés à déployer des centres de carrière (career centers) dans tout le pays et à élaborer un cadre réglementaire régissant leur fonctionnement. Par ailleurs, l'ANAPEC doit mettre en place de nouveaux services de suivi et d'accompagnement pour les chercheurs d'emploi, incluant des solutions numériques. Une autre initiative vise à l'élimination des obstacles auxquels sont confrontées les femmes qui souhaitent accéder au marché du travail (elles seraient 700 000 environs) et ce, à travers l'amélioration de deux facteurs spécifiques, liés au transport et à la garde d'enfants. Enfin, la feuille de route pour l'emploi prévoit une série de mesure pour lutter contre l'abandon scolaire ainsi que pour adapter la formation aux besoins du marché du travail. Afin de suivre la mise en œuvre de la feuille de route et de coordonner les interventions des différents secteurs concernés, il a été décidé de mettre en place un système de gouvernance qui se décline en trois volets : une commission ministérielle de l'emploi, présidée par le Chef du gouvernement, qui se réunira tous les trois mois ; une commission de pilotage qui assistera la commission ministérielle dans la préparation pratique de ses réunions, dans le suivi des décisions et dans l'élaboration de rapports et d'études techniques ; et une Unité de collecte des données, pilotée par la Direction des études et des prévisions financières.