Le journal français Le Monde a confirmé la volonté du Maroc de devenir le premier pays africain à accueillir un projet de production de drones turcs, notamment après l'enregistrement récent de la société Atlas Defense auprès du tribunal de commerce de Rabat. Cette démarche a attiré l'attention sur cette coopération maroco-turque, qui pourrait faire du royaume un centre régional de fabrication de drones. Un tournant majeur dans le secteur de l'aéronautique ? Selon la même source, la publication de cette information dans le bulletin officiel a suscité de nombreuses interrogations, notamment sur l'identité des propriétaires de la société, à savoir Haluk et Selçuk Bayraktar. Le journal français a précisé que "les frères Bayraktar dirigent la société Baykar, l'un des principaux fabricants turcs de l'industrie militaire et leader dans la production de drones armés". En 2023, l'entreprise a enregistré un chiffre d'affaires d'environ deux milliards d'euros, reflétant la demande mondiale croissante pour ses technologies militaires. La même source indique que Haluk, âgé de 46 ans, occupe le poste de PDG, tandis que son frère cadet, Selçuk, est le directeur technique. Ce dernier est également connu pour être le gendre du président turc Recep Tayyip Erdoğan. Le journal estime que "pour le Maroc, les frères Bayraktar ne sont pas de nouveaux acteurs sur la scène militaire". Depuis 2021, les Forces Armées Royales marocaines ont renforcé leur arsenal avec l'achat d'environ vingt drones armés Bayraktar TB2, qui ont démontré leur efficacité dans des conflits internationaux tels que la Libye, la Syrie, le Haut-Karabakh et l'Ukraine. L'armée marocaine a d'ailleurs utilisé ces armes dans le Sahara marocain pour faire face au Front Polisario. Avec la création de la société Atlas Defense, des experts militaires estiment que "le Maroc est en passe de devenir un hub régional pour la fabrication de drones turcs, ce qui pourrait renforcer le partenariat de défense entre Rabat et Ankara". Si ce projet aboutit, il marquera un tournant dans l'équilibre militaire régional et propulsera le Maroc à une position avancée en matière de technologies de drones sur le continent africain. Dans une autre démarche visant à moderniser ses capacités militaires, le Maroc a également acquis des modèles du drone Akıncı, reconnu pour sa capacité à voler à haute altitude et à transporter une charge utile plus importante, renforçant ainsi la supériorité aérienne des Forces Armées Royales, selon le portail spécialisé Far-Maroc. D'après la même source, l'Akıncı a été conçu pour exécuter des opérations précises grâce à un système de vol basé sur une intelligence artificielle double, permettant un traitement avancé des signaux et une intégration efficace des capteurs, lui conférant une perception situationnelle instantanée de son environnement opérationnel. Le drone est également équipé d'un radar AESA capable de détecter et de suivre plusieurs cibles simultanément, ce qui améliore sa capacité à gérer les menaces même dans des environnements hostiles. L'Akıncı se distingue par une autonomie de vol allant jusqu'à 24 heures et un rayon d'action de 6.000 kilomètres, le rendant idéal pour les missions de surveillance et de protection des vastes territoires. Sa faible signature radar lui confère un avantage en matière de reconnaissance et de frappes de précision. En plus des missions de surveillance et de reconnaissance, l'Akıncı peut transporter une large gamme de missiles et de bombes guidées longue portée, lui permettant d'effectuer des frappes aériennes d'une précision comparable à celle des avions de combat. Il peut ainsi remplir divers rôles, allant du soutien tactique au ciblage d'infrastructures hostiles.
