Le Maroc franchit une nouvelle étape dans la modernisation de son arsenal militaire avec la réception imminente des premiers hélicoptères AH-64E Apache. Ces appareils de dernière génération, considérés parmi les plus avancés au monde, viendront renforcer significativement les capacités des Forces armées royales (FAR), notamment en matière de soutien aérien rapproché et de coordination interarmes. Le Royaume avait signé, en 2019, un contrat avec Boeing Defense, Space & Security pour l'acquisition de 24 hélicoptères Apache AH-64E, dans le cadre du programme "Foreign Military Sales" (FMS). Cette commande, estimée à 4,25 milliards de dirhams, comprend également une option pour 12 unités supplémentaires, des équipements de pointe et des systèmes d'armement. Dix appareils ont déjà été construits, et six d'entre eux sont actuellement en phase de préparation pour être expédiés par voie maritime vers le port de Tanger Med. La livraison, prévue aux alentours du 20 février 2025, se poursuivra par lots successifs jusqu'à l'achèvement du programme. L'introduction des Apache AH-64E dans l'arsenal des FAR marque un tournant majeur dans la doctrine de combat des unités terrestres marocaines. Selon l'expert militaire Abdelhamid Harifi, ces hélicoptères permettront d'offrir une capacité d'appui-feu mobile et réactive, modifiant ainsi profondément les stratégies d'engagement des forces armées. Pour accompagner cette évolution, une base aéroterrestre dédiée est en cours de finalisation à Khouribga. Son objectif principal sera d'assurer un appui-feu rapproché efficace aux unités engagées au sol, optimisant ainsi la synergie entre l'aviation, les blindés et l'artillerie. L'Apache AH-64E est équipé des technologies les plus avancées en matière d'armement, de communication et de détection. Il dispose d'un large éventail de moyens de destruction, allant des roquettes guidées et non guidées pour le soutien aérien rapproché, à une mitrailleuse M230 de 30 mm offrant une puissance de feu redoutable. Il est également doté de missiles Hellfire de dernière génération, capables de neutraliser des cibles blindées avec une précision chirurgicale, ainsi que de missiles air-air garantissant une protection contre les menaces aériennes. En plus de son armement sophistiqué, l'Apache se distingue par son intégration technologique avancée. Il dispose d'un système de contrôle des drones, permettant aux pilotes de manipuler des appareils sans pilote en vol pour une meilleure reconnaissance du champ de bataille. Il peut également servir de poste de commandement avancé, améliorant la coordination avec d'autres unités militaires. Son radar de conduite de tir a été optimisé pour fonctionner même en environnement maritime, renforçant sa polyvalence. Les hélicoptères AH-64E livrés au Maroc bénéficient des dernières mises à jour, incluant un système d'acquisition et de désignation des cibles performant, capable d'opérer de jour comme de nuit et dans toutes les conditions météorologiques. L'intégration des systèmes de communication L16 et L11 permettra aux Apache de travailler en parfaite coordination avec les autres composantes des FAR, notamment les chars Abrams, les avions F-16 et les drones récemment acquis. Cette interconnexion optimisera l'emploi des moyens militaires en fonction de la menace identifiée, garantissant une réactivité accrue sur le terrain. Les premiers pilotes marocains formés à l'Apache AH-64E ont déjà achevé leur entraînement initial. D'autres sessions sont prévues pour accompagner les livraisons successives, garantissant ainsi une prise en main rapide et efficace de ces appareils de haute technologie. Avec cette acquisition, le Maroc devient le deuxième pays africain, après l'Égypte, à intégrer ce modèle d'hélicoptère dans son arsenal. Cette avancée s'inscrit dans une stratégie globale de modernisation des FAR, qui comprend également l'achat de 25 chasseurs F-16 Block 72 équipés de radars de 5e génération et la mise à niveau de 23 autres unités. L'arrivée des Apache devrait par ailleurs permettre d'alléger la charge opérationnelle de l'aviation royale, jusque-là mobilisée pour les missions de soutien aérien rapproché. Désormais, ces tâches seront assurées par un appareil plus spécialisé, plus performant et moins coûteux en exploitation et en maintenance.