Les dirigeants de la coalition gouvernementale se retrouvent demain mercredi pour une réunion de l'instance présidentielle, présidée par Aziz Akhannouch, président du Parti du Rassemblement National des Indépendants (RNI), a appris Hespress de sources bien informées au sein des partis de la majorité gouvernementale. Cette rencontre s'annonce particulièrement « chaude », dans un contexte où la montée des rumeurs concernant le début de la « fièvre électorale » devient de plus en plus pressante. Les partis de la coalition trilatérale, en particulier, s'efforcent d'organiser leurs rangs et de rassembler leurs forces en vue de la bataille électorale à venir, celle des législatives de 2026, auxquelles les trois dirigeants, en l'occurrence Akhannouch, Nizar Baraka et Fatima Zahra Mansouri, visent à participer activement sous l'étiquette du « Gouvernement de la Coupe du Monde ». Cette réunion, qui survient après plusieurs mois de tensions et de rumeurs, se place dans un contexte marqué par des événements qui ont secoué l'unité de la coalition depuis la dernière réunion des chefs des partis de la majorité, tenue en octobre dernier. À cette occasion, les dirigeants s'étaient retrouvés pour discuter des défis liés à la rentrée politique, et plus particulièrement de la nécessité de renforcer la coordination entre les différentes composantes du gouvernement afin de poursuivre la mise en œuvre des réformes sociales et politiques lancées depuis le début du mandat. Cependant, la solidarité affichée à l'époque semble désormais vaciller, à en juger par les déclarations contradictoires qui se sont succédées au cours des dernières semaines La tension est d'autant plus palpable que des critiques ouvertes ont été émises au sein même de la coalition, notamment par des responsables du parti du chef du gouvernement. L'ex-ministre de la Justice, Mohamed Aujjar, a ainsi exprimé des réserves sévères sur le bilan du gouvernement en matière d'urbanisme, de logement et d'emploi – des secteurs clés gérés par le Parti Authenticité et Modernité (PAM), à travers sa coordinatrice Fatima Zahra Mansouri et le ministre Younes Sekkouri. Ces attaques ont provoqué des remous non seulement au sein du PAM, mais aussi parmi ses partisans, et ont conduit à des échanges houleux au sein de la majorité. Les déclarations d'Aujjar n'ont pas tardé à susciter des ripostes, notamment celle de Mohamed Mehdi Bensaid, membre de la direction collégiale du PAM et ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication. Ce dernier a clairement fait savoir que son parti mettrait sur la table plusieurs « points de divergence » lors de la réunion de la majorité à venir, en particulier en ce qui concerne les critiques formulées par Aujjar sur les politiques d'urbanisme et d'emploi. Il a précisé que « la réunion des composantes du gouvernement est le cadre idéal pour exprimer un certain nombre d'observations avec lesquelles nous ne sommes pas d'accord », signifiant ainsi que la rencontre pourrait déboucher sur des tensions exacerbées. De l'autre côté de cette bataille interne au sein de la majorité, le Parti de l'Istiqlal, dirigé par Nizar Baraka, secrétaire général et ministre de l'Équipement et de l'Eau, ne cache pas ses ambitions pour les prochaines élections. Lors d'une réunion électorale à Larache il y a quelques jours, Baraka a clairement affiché la volonté de son parti de remporter les élections à venir. Ces déclarations se sont accompagnées d'une image particulièrement marquante, qui a fait beaucoup parler lors de la session des questions mensuelles au chef du gouvernement. Cette image n'a fait qu'alimenter les spéculations sur le malaise croissant au sein de la coalition gouvernementale, alors que la majorité se prépare à un test de cohésion de plus en plus imminent à l'approche des élections prévues pour l'année prochaine.