Donald Trump, fraîchement réélu à la présidence des États-Unis, suscite des sentiments variés à travers le monde. Si certains gouvernements accueillent son retour avec appréhension, le Maroc, pour sa part, entrevoit de nouvelles opportunités diplomatiques et économiques, notamment sur la question stratégique du Sahara. Donald Trump a cette ambition explicitement affichée de remodeler le système international. Un vent nouveau souffle, donnant une priorité au soutien des alliés historiques et à la consolidation de leur rôle sur la scène internationale. Parmi ces partenaires stratégiques, le Maroc émerge naturellement comme un acteur clé en Afrique, renforçant sa position dans les cercles géopolitiques les plus influents. Une réforme attendue pour un système déséquilibré Grâce à ses alliances étroites et à son réseau de partenariats internationaux, le Royaume s'est imposé comme un modèle de stabilité et d'efficacité en Afrique. Son engagement pour la paix, illustré par des contributions concrètes aux missions internationales, renforce sa crédibilité sur la scène internationale. La coopération avec Washington, particulièrement fructueuse ces dernières années, constitue un atout majeur pour le Maroc dans sa quête de représenter l'Afrique au sein du Conseil de Sécurité de l'ONU (CS). En effet, Linda Thomas-Greenfield, représentante des États-Unis auprès des Nations Unies, avait réaffirmé l'appui de Washington à l'attribution de deux sièges permanents au Conseil de sécurité pour des pays africains. Cette revendication a également été soutenue par plusieurs nations africaines et par le secrétaire général de l'ONU, António Guterres. La question de la représentation africaine au CS, donc, est une revendication de longue date, portée par de nombreux États africains et soutenue par les grandes puissances, y compris les États-Unis. Le Maroc, en tant que pilier régional du Maghreb et d'Afrique du Nord, bénéficie d'un positionnement stratégique unique. Ses succès diplomatiques, notamment sur des dossiers sensibles ainsi que sa politique étrangère équilibrée, lui confèrent une longueur d'avance sur d'éventuels concurrents pour ce siège permanent. Le Royaume s'inscrit dans une dynamique régionale et internationale qui favorise la restructuration des institutions mondiales, avec l'objectif de corriger les injustices historiques et de mieux refléter les réalités géopolitiques actuelles. Si la réforme du CS venait à aboutir, le Maroc apparaîtrait comme un candidat naturel, fort de son rôle pivot entre l'Afrique, l'Europe et le Moyen-Orient. Dans cette dynamique, les relations entre les États-Unis et le Maroc se sont renforcées, notamment dans des domaines stratégiques tels que la sécurité, lutte contre le terrorisme, changement climatique... Ces enjeux, au cœur de l'agenda mondial, placent le Maroc en position avantageuse pour revendiquer une place permanente au Conseil de sécurité des Nations Unies dans le cadre d'une réforme annoncée, mais encore incertaine de cette institution. À partenariat solide, avenir prometteur Si la compétition reste ouverte, le Maroc bénéficie d'un soutien international croissant, en grande partie grâce à sa diplomatie agile et à son engagement en faveur des causes africaines. Reste à savoir si cette dynamique sera suffisante pour transformer cette ambition en réalité et inscrire durablement le Royaume parmi les nations leaders du système international. Une chose est sûre : les cartes sont entre ses mains, et le jeu semble bien engagé. Avec ses arguments diplomatiques et géopolitiques, le Maroc joue également la carte de la coopération économique et sécuritaire. En investissant dans des relations mutuellement bénéfiques avec ses partenaires, il s'est positionné comme un acteur incontournable dans les discussions sur l'avenir de l'Afrique au sein des institutions internationales. Son approche proactive, combinée à une vision claire de ses intérêts stratégiques, pourrait bien lui ouvrir les portes du cercle restreint des grandes puissances influençant l'agenda mondial. Le Maroc, se positionne comme un allié stratégique pour les États-Unis en Afrique du Nord et au-delà. Sur le plan géopolitique, Rabat peut contribuer à stabiliser une région souvent marquée par des tensions, notamment en jouant un rôle actif dans la lutte contre le terrorisme et en soutenant les initiatives économiques et diplomatiques américaines. Pour Trump, ce partenariat s'inscrit dans sa volonté de redessiner les alliances internationales et de renforcer les relations avec les États ayant démontré leur alignement sur les intérêts américains. Si le président américain va au bout de ses engagements, les bénéfices seraient mutuels : un Maroc reconnaissant et des intérêts américains bien servis. Le retour, de Donald Trump aux affaires, ouvre donc une fenêtre d'opportunités pour Rabat, qui espère transformer en actes les promesses restées en suspens. Mais au-delà des attentes, cette nouvelle phase devra être marquée par des résultats concrets. L'ouverture du consulat à Dakhla et la matérialisation des investissements promis seront les premiers tests de cette coopération renouvelée. Dans un monde dans lequel les alliances se redéfinissent au gré des intérêts, le Maroc semble bien placé pour tirer parti de cette dynamique et consolider son rôle de partenaire incontournable sur la scène internationale.