Après la visite du président français, Emmanuel Macron au Maroc, les investissements français dans le Royaume connaitront une augmentation certaine. Certaines entreprises envisagent même de délocaliser une partie de leurs activités, non seulement poussées par l'environnement politique et économique ultra favorable, mais également à cause de pressions fiscales en France. Cela pourrait être le cas du géant du transport maritime CMA CGM. L'entreprise française aurait fort à gagner en transférant une partie de ses activités au Maroc, à cause à l'instauration d'une taxe exceptionnelle de l'État français prévue dans la nouvelle Loi de finances 2025. La taxe aura un taux de 9% la première année, puis de 5,5% la seconde et est évaluée à 500 millions d'euros pour la première année de son application, puis à 300 millions la deuxième en termes de revenus pour l'Etat français, ce qui permettrait de pousser indirectement la délocalisation d'une partie de ses activités. Le troisième armateur mondial du transport maritime en conteneurs devrait être le seul à payer cette taxe exceptionnelle, considérée comme taillée sur mesure par le gouvernement français pour CMA CGM, car ciblant les « grandes compagnies maritimes » qui réalisent plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires. Et en ayant réalisé un bénéfice record de 23,4 milliards d'euros en 2022, CMA CGM est la seule entreprise française concernée par ces mesures qui devraient être prolongées au-delà de 2026 même si le ministère de l'Economie et des Finances français a annoncé qu'elle ne durerait pas dans le temps. Mais face à cette situation le groupe n'aura pas d'autre solution que de trouver un marché plus lucratif et moins imposant en termes de taxes afin de garder sa place de troisième armateur mondial. Le groupe dénonce cette mesure qu'il juge injuste et s'inquiète de son impact sur sa compétitivité. Avec plus de 29.000 salariés et une flotte d'environ 540 navires, le groupe fondé par le franco-libanais Jacques Saadé, pourrait être tenté de délocaliser une partie de ses activités au Maroc si la pression fiscale persiste dans l'Hexagone. A noter que qu'un accord de partenariat a été récemment conclu entre CMA CGM et Marsa Maroc, leader marocain de la gestion portuaire, pour développer le terminal à conteneurs du port de Nador en Méditerranée occidentale lors de la visite d'Emmanuel Macron au Maroc. Le dirigeant de CMA CGM, Rodolphe Saadé était du voyage, faisant partie de la délégation des entreprises françaises ayant fait le déplacement avec le Chef de l'Etat dans le Royaume. CMA CGM est d'ailleurs déjà présent au Maroc, un marché qu'il connait depuis 1983. Le groupe français y emploie 1.800 salariés et dispose de navires faisant escale dans tous les grands ports du pays.