Le chantier du projet "Zenata Bay", niché au cœur de la ville écologique de Zenata à Casablanca, a récemment été le théâtre d'une intense vague de protestations de la part des ouvriers de la société "Les Jeunes Maçons", appartenant à Chakib Alj, président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM). Ces travailleurs ont cessé toute activité sur le chantier pendant plusieurs heures, exigeant des clarifications sur leur situation. Ce n'est qu'après l'intervention des responsables de l'entreprise, qui ont promis de régulariser la situation dans les plus brefs délais, que les grévistes ont repris leurs postes. Cette agitation soulève des inquiétudes quant à la capacité du promoteur à respecter les délais de livraison initialement convenus, surtout face aux arrêts de travail récurrents. Des sources bien informées ont révélé à Hespress que les dirigeants de "Les Jeunes Maçons" ont tenté de minimiser l'ampleur des manifestations sur le chantier de Zenata, ainsi que sur d'autres sites, pour ne pas alarmer les créanciers de l'entreprise. Ces derniers ont reçu des promesses de la part de Toufik Benhaba, directeur et "partenaire" de l'entreprise, qui a succédé à l'ancien associé de Chakib Alj, Mouad Moussouli. Face à cette situation délicate, les responsables de la Société d'Aménagement de Zenata (SAZ), filiale de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), ont convoqué le promoteur pour obtenir des éclaircissements concernant les manifestations. Ce dernier a formellement nié tout arrêt de travail, qualifiant les rassemblements de simples réunions de coordination. Cependant, ces assurances n'effacent pas les préoccupations financières qui pèsent sur "Les Jeunes Maçons", actuellement en difficulté pour honorer ses engagements envers aussi bien les travailleurs, que les fournisseurs et prestataires. Pendant ce temps, le propriétaire de l'entreprise est en déplacement au Canada avec une délégation de la CGEM, visant à séduire des investisseurs marocains pour le lancement de nouveaux projets. Malheureusement, plusieurs groupes bancaires ont récemment coupé les vannes du financement, invoquant des incidents de paiement survenus sous la gestion actuelle du patron de la CGEM. Ces circonstances laissent planer des doutes sur l'inscription de Chakib Alj sur les listes de "restriction bancaire" en tant que gérant direct d'une SARL, selon nos sources. Toujours selon nos sources, la Société d'Aménagement de Zenata reste vigilante face à la situation, surveillant de près le dernier chantier encore actif de "Les Jeunes Maçons". Elle considère ce chantier comme une potentielle menace pouvant perturber le calendrier de livraison des projets de Zenata Eco-City. Accablée par une crise financière aigüe, l'entreprise fait face à une dette colossale dépassant les 230 millions de dirhams (soit 23 milliards de centimes) envers des sociétés de crédit-bail. Ce fardeau financier a conduit à son retrait d'un important projet à Zenata Eco-City, permettant à d'autres responsables de reprendre en main le projet "Les Arènes de Zenata" et de le mener à bon port. Par ailleurs, l'entreprise "Les Jeunes Maçons" peine également à récupérer des créances auprès de ses clients, notamment dans le secteur public, où la Compagnie Générale Immobilière (CGI) se trouve parmi les débiteurs. Au 14 septembre, l'entreprise n'avait toujours pas réussi à obtenir l'attestation de régularité fiscale sur le portail de la Direction Générale des Impôts (DGI), un document crucial pour finaliser le paiement des factures, en particulier pour les retenues à la source de la TVA et pour pouvoir participer à des appels d'offre publics. En somme, l'entreprise de Chakib Alj se retrouve engluée dans un imbroglio financier, portant une lourde dette de 230 millions de dirhams envers ses fournisseurs. À cela s'ajoutent des saisies conservatoires de 5 millions de dirhams en faveur de la CNSS et d'un million de dirhams pour "Crédit du Maroc Leasing", sans oublier des dettes diverses s'élevant à 4 millions de dirhams auprès d'autres fournisseurs. Et les arriérés de remboursement de crédits contractés auprès d'Eqdom, Sofac, Maroc Leasing, Vivalis, Wafa Cash, et d'autres institutions ne font qu'accentuer la précarité de la situation.