Un remaniement ministériel majeur a eu lieu ce mercredi. Huit ministres issus du premier gouvernement ont quitté leurs fonctions, laissant place à de nouveaux visages qui promettent d'apporter un souffle d'expertise au sein de l'Exécutif. Les spécialistes du paysage politique national s'accordent à dire que ces nouveaux visages, choisis pour leur expérience et leur maîtrise de leurs secteurs respectifs, apporteront un potentiel indéniable à l'appareil gouvernemental. En effet, ces nominations interviennent à un moment où des défis pressants et des problématiques persistantes ont été signalés dans les différents départements précédemment dirigés par les ministres sortants. Ce remaniement, jugé insufflé par la nécessité d'une réponse efficace aux crises en cours, fait suite à des situations complexes qui n'ont pas trouvé de solutions durant la période écoulée du mandat. Les observateurs notent qu'un bon nombre de dossiers, restés en suspens, ont, de manière significative, alimenté cette décision radicale de réorganisation gouvernementale. Sollicité par Hespress FR pour commenter ce changement, Abbas El Ouardi, professeur de droit public à la FSJES de Rabat et directeur général du Journal Africain des Sciences Politiques, a souligné que ce remaniement constitue un socle stratégique en vue de la réforme de diverses structures, grâce à une équipe de professionnels qualifiés et spécialisés dans leurs domaines respectifs. « Par exemple, le nouveau ministre de l'Agriculture possède une vaste expérience dans ce secteur, avec des connaissances et des pratiques suffisantes pour améliorer cette structure en adéquation avec les objectifs de la politique générale de l'Etat, ainsi que des politiques publiques via l'exécution de programmes qui s'alignent avec la stratégie adoptée par le Royaume du Maroc« , a-t-il expliqué. Et d'ajouter: « Nous observons que d'autres personnalités vont également orienter les futures actions au sein du gouvernement, notamment celle chargée de la réforme de l'administration numérique et publique« . « De plus, d'autres secteurs liés à l'investissement sont également affectés. Ce remaniement ministériel a ainsi doté le gouvernement d'une équipe de ministres représentant leurs partis politiques, y compris les secrétaires d'État déjà désignés par le Palais royal. Ces nominations viennent renforcer le cadre gouvernemental avec des personnalités susceptibles d'accompagner les ministres dans l'exécution de leurs missions« , a poursuivi notre interlocuteur. Selon El Ouardi, des figures connues dans leurs contextes partisans et politiques, tels que le Parti Istiqlal, ont proposé des membres du comité exécutif pour occuper des postes clés. Il a donné ainsi l'exemple le nouveau ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, et la ministre de la Solidarité, de l'Insertion sociale et de la Famille, Naima Ben Yahia, ainsi que le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'industrie et du commerce, chargé du Commerce extérieur, Omar Hejira. « C'est une force que le PI a injectée dans ce cadre gouvernemental, illustrant l'importance d'avoir des partisans et des politiciens en tête de ces ministères pour apporter une valeur ajoutée dans leurs domaines respectifs, s'appuyant sur leur expérience, que ce soit au sein de leur parti ou dans des domaines spécifiques« , a noté l'analyste. En outre, il a fait savoir que le PAM et le RNI ont également opéré plusieurs changements, le RNI prenant les rênes du ministère de la Santé et de la Protection Social, un secteur crucial, et le changement à la tête du ministère de l'Enseignement supérieur, tandis que le PAM a répondu aux attentes de ces structures en nommant des personnalités reconnues et des experts issus de ses rangs, y compris des jeunes. « Cette intégration de jeunes talents au sein du gouvernement est particulièrement pertinente dans un contexte en évolution rapide, soulignant l'engagement à intégrer les jeunes dans la gestion des affaires publiques. Cela témoigne d'une volonté de renouvellement et d'adaptation aux défis contemporains, plaçant l'approche jeune au cœur de la gouvernance« , a-t-il mis en avant. Par ailleurs, « il y a des ministres qui n'ont pas donné satisfaction aux attentes de ce gouvernement, par rapport au plan gouvernemental, surtout au niveau de l'Enseignement Supérieur et de la Santé, ainsi que d'autres secteurs que l'Exécutif considère comme important. Ce changement intervient ainsi pour assurer une continuité de la réalisation des objectifs fixés d'ici la fin de ce mandat« , a conclu le spécialiste.