Le mois de décembre a été fort en péripéties pour la Syrie qui sort petit à petit de la guerre qui l'a rongée depuis 2011. Après l'annonce du président américain de retrait des troupes militaires de Syrie, c'est une avalanche de nouveautés qui s'abattent sur le dossier syrien. La décision unilatérale du président américain, Donald Trump, d'initier le retrait des quelque 2000 militaires américains chargés de former les kurdes à combattre l'Etat-Islamique, et de laisser à la Turquie le soin de reprendre la main sur les territoires, qui nécessitent encore des interventions, s'est propagée comme une onde de choc chez beaucoup de pays voisins. Cette nouvelle a vite été interprétée comme le signal d'alerte d'un retour vers la normale de la Syrie, qui est presque hors de cause, et ne subit plus la menace terroriste. Et c'est ainsi que les pays du Golfe ont décidé de rétablir petit à petit leurs relations diplomatiques après un passé houleux qui a débuté en 2011 avec le déclenchement de la guerre. Si la Mauritanie a déjà engagé le pas en annonçant une visite officielle du président mauritanien Mohamed Oueld Abdelaziz en Syrie pour y rencontrer le président syrien Bachar Al Assad en début janvier, selon des médias mauritaniens citant une confirmation des fonctionnaires au sein de l'ambassade syrienne à Nouakchott, d'autres pays du Moyen-Orient lui ont emboîté le pas, en annonçant la réouverture de l'ambassade de leur pays en Syrie en signe de réchauffement des relations. Ainsi, jeudi 27 décembre, les Emirats Arabes Unis ont annoncé la réouverture de leur représentation diplomatique à Damas après sa fermeture en 2012, date à laquelle la Syrie a été mise à la porte de la Ligue Arabe pour cause de la répression du régime de Bachar Al Assad. Le lendemain, dans un communiqué, le Bahreïn a annoncé l'ouverture de son ambassade et en outre de la reprise du travail diplomatique. « Le ministère a souligné l'enthousiasme de Bahreïn à poursuivre ses relations avec la Syrie, mettant l'accent sur l'importance de consolider le rôle des pays arabes pour maintenir l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie« , peut-on lire dans le communiqué du ministère des Affaires Etrangères. Voyant que Bachar Al Assad continuera de gouverner la Syrie depuis sa tour dorée, épaulé par la Russie et l'Iran, deux alliés de taille, les pays du Golfe se sont résignés à reprendre « confiance » et à reprendre des relations diplomatiques avec la Syrie qui, est à l'heure actuelle, majoritairement contrôlée par les forces progouvernementales. Après le Bahreïn et les Emirats Arabes Unis, alliés de Ryad, il ne faudrait pas tarder à voir l'Arabie Saoudite elle aussi, rouvrir sa représentation diplomatique et faire sortir la Syrie de l'isolement.