20Le Maroc vise à améliorer son avenir en organisant des manifestations nationales et internationales, nécessitant des installations sanitaires adéquates pour les visiteurs et les citoyens, en particulier des toilettes publiques dans toutes les zones peuplées. C'est ce qu'indique un communiqué de la Fédération Marocaine des Droits des Consommateurs (FMDC) que son président, le Dr. Bouazza Kherrati, s'est fait un plaisir d'envoyer à Hespress en français. La FMDC dans son document insiste sur l'importance des toilettes publiques, une infrastructure essentielle pour accueillir des manifestations nationales et internationales genre Coupe du Monde... Le Maroc, qui aspire à améliorer son image et ses infrastructures, se trouve face à un déficit criant de toilettes publiques, indispensable pour la santé publique et le bien-être des citoyens. Selon la FMDC, les grandes villes marocaines manquent cruellement de toilettes publiques, une situation qui engendre des problèmes sanitaires et sociaux, notamment pour les femmes, les enfants et les malades. Le communiqué précise que les villes devraient avoir au moins 20 toilettes publiques pour chaque tranche de 100 000 habitants, nécessitant ainsi la création de 100 000 à 250 000 nouvelles toilettes pour répondre aux besoins. Pour remédier à cette situation, la FMDC propose d'ouvrir le secteur des toilettes publiques à l'investissement privé, sélectionner des équipements modernes pour garantir les normes d'hygiène et de sécurité et fournir des incitations fiscales pour les investissements dans les infrastructures sanitaires. En cas d'absence d'investissement privé, les autorités locales doivent équiper et entretenir les toilettes publiques. DR Revers de la médaille et analyse critique et ironique Il est fascinant de voir comment quelque chose d'aussi banal et fondamental que les toilettes publiques, devient soudainement une priorité nationale. Peut-être qu'il est temps pour le Maroc de se réveiller et de reconnaître que des toilettes propres et accessibles sont un signe de civilisation, et non un luxe. L'idée de rendre les toilettes publiques un symbole de modernité et d'accueil international est, disons-le, savoureuse. En effet, alors que bien de responsables marocains se pavanent dans des conférences internationales, vantant les mérites d'une nation en plein essor, la réalité au sol est bien différente. Où sont ces fameuses toilettes lorsque l'on arpente les rues de Casablanca ou de Marrakech ? Les touristes, et pire, les citoyens marocains eux-mêmes, se retrouvent souvent à chercher désespérément un endroit propre et sûr pour satisfaire un besoin des plus basiques. Ironie et investissement ou le mirage du progrès Proposer d'ouvrir le secteur des toilettes publiques à l'investissement privé est une idée brillante..., mais en théorie seulement Imaginer des investisseurs se bousculant pour installer des toilettes dernier cri est presque comique. Peut-être verrons-nous bientôt des toilettes sponsorisées par de grandes marques, avec des panneaux publicitaires vous invitant à consommer pendant que vous répondez à l'appel de la nature. Et, puisqu'on y est en plein dedans, pourquoi ne pas proposer également une « toilette à péage » où l'on paye pour l'accès à des installations haut de gamme ? Faut-croire que, les "là-bas, là-bas " d'antan d'Ahmed Senoussi, dit Bziz ont encore de beaux jours devant-eux. Trêve de plaisanteries ! Il est clair que les infrastructures de base, telles que les toilettes publiques, doivent être une priorité. Mais, cela soulève une question plus profonde : comment le Maroc en est-il arrivé à un point dans lequel cette nécessité fondamentale est si négligée ? Les toilettes publiques sont une métaphore puissante de la gestion des services publics et du respect des droits des citoyens. Si nous ne pouvons même pas assurer des installations sanitaires décentes, que pouvons-nous vraiment promettre en matière de santé, d'éducation et de développement économique ? Le communiqué de la FMDC est un rappel cinglant que, malgré tous les discours sur le progrès et la modernité, le Maroc doit encore s'attaquer à des problèmes de base. La solution n'est pas seulement dans l'investissement privé, mais dans une prise de conscience collective et une volonté politique de changer les choses. Car au final, les toilettes publiques ne sont pas seulement une question de confort, mais un reflet de notre société et de nos priorités. Il est temps de faire face à la réalité, avec une touche d'ironie peut-être, mais surtout avec détermination et action.