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Amélioration de l'accès aux toilettes : Un besoin pressant qui se fait ressentir [INTEGRAL]
Publié dans L'opinion le 20 - 11 - 2023

En améliorant l'accès à des toilettes salubres à ses écoliers, habitants et visiteurs, le Maroc améliorera son image, mais également les conditions liées à la santé publique et à la dignité humaine.
Les toilettes se trouvent en tête de liste des lieux de vie que les humains de tout horizon fréquentent le plus. Il en va bien évidemment de la physiologie et de la condition humaine. Sujet peu glamour et souvent tabou, l'importance des toilettes à la bonne marche d'une société n'en est pas moins célébrée à travers le monde le 19 novembre de chaque année. « L'accès à des installations sanitaires adéquates est crucial pour prévenir la propagation de maladies d'origine hydrique. C'est pour cette raison que l'accès à des toilettes propres et sûres contribue à réduire la transmission de pathogènes », explique Dr Jamal Bakhat, président de la Société Marocaine des Médecins d'Hygiène et de Salubrité Publique. Une réalité qui a été récemment prouvée suite à la propagation d'une épidémie qui a sévèrement malmené les participantes à un événement sportif de trekking saharien. Si l'enquête sur cette affaire est encore en cours pour définir les raisons de cette catastrophe, plusieurs observateurs pointent déjà l'aménagement inadéquat d'une fosse septique à l'air libre.

Productivité et économie

Au-delà du simple aspect lié à la santé publique, l'accès à des toilettes salubres est également un droit fondamental, une affaire de dignité humaine et un véritable révélateur des disparités entre les populations. Ce n'est donc pas surprenant que l'indicateur relatif au pourcentage de la population qui a accès aux toilettes fasse l'objet d'un suivi au niveau mondial. Si le Royaume a pu, durant ces dernières décennies, faire des avancées significatives dans ce domaine, beaucoup reste cependant à faire au vu du classement du pays à la 127ème place mondiale en termes d'accès aux toilettes en 2015 (OMS). « Disposer de toilettes propres et bien entretenues est fondamental pour la santé et le bien-être, mais également pour le développement économique et social. Selon l'OMS, le fait que les populations n'aient pas un minimum d'accès aux sanitaires peut coûter plus de 3% du PIB d'un pays, et c'est parfaitement compréhensible. Comment être productif, au travail ou à l'école, lorsque l'on n'a pas accès à des toilettes ou lorsque les toilettes accessibles sont dans un piteux état ? », interpelle Farida Jaïdi, présidente de EWA (Environmental Women Association).

Briser le tabou

Notre interlocutrice connaît son sujet puisqu'elle a été la première au niveau national à assumer pleinement de militer pour le droit d'accès aux toilettes. « Il arrive que d'aucuns se moquent ou ne prennent pas cette problématique à sa juste valeur. Nous avons commencé justement par casser ce tabou, car il fallait bien arrêter avec la honte mal placée, puisque la situation l'exige », explique la présidente d'EWA. Sur son site et dans les dépliants de l'association, plusieurs faits démontrent clairement le long chemin qui reste à faire : « Malgré de nets progrès enregistrés depuis 1990, 3.8 millions de Marocains vivent sans toilettes, 8% des Marocains sont contraints de faire leurs besoins à l'air libre faute d'installations appropriées, seulement 38% de la population marocaine disposent d'installations sanitaires gérées en toute sécurité, plus de 6000 écoles - surtout en zone rurale - manquent d'équipements sanitaires et hygiéniques de base, ce qui provoque l'abandon scolaire des petites filles... ».

Développement durable

Des chiffres qui peuvent surprendre au vu des efforts de modernisation et de développement que le Royaume connaît depuis plusieurs années. Une réalité qui pointe également l'opportunité pour notre pays de hisser son image et ses indicateurs de développement. « Les toilettes sont l'un des premiers endroits que visitent les touristes en arrivant dans un pays. Donner accès à des toilettes propres est un marqueur du degré de civilisation d'une société et un des révélateurs de compétitivité d'un pays », poursuit la présidente de l'EWA dont les arguments expliquent également le lien entre l'accès aux sanitaires et l'atteinte des Objectifs de Développement Durable « Eau propre et assainissement » (objectif 6) et « Bonne santé et bien-être » (objectif 3). Pour un progrès tangible dans ce domaine au niveau national, l'association estime que le meilleur moyen est de continuer à briser le tabou et de déployer les investissements et efforts nécessaires autant en matière d'amélioration de l'accès aux sanitaires qu'en termes d'éducation et de sensibilisation des usagers.
3 questions à Farida Jaïdi « Il est inconcevable de voir comment des parcours de vie sont stoppés net pour la simple raison que l'école n'a pas pu assurer à ses élèves des toilettes propres et bien entretenues »
- Pourquoi avez-vous choisi de militer pour l'amélioration de l'accès aux sanitaires ?
- Notre engagement pour cette cause a débuté lorsque nous nous sommes rendu compte qu'une partie significative des abandons scolaires en milieu rural au Maroc est due à l'absence de toilettes dans les écoles. Ce phénomène touche particulièrement les petites filles. Il est inconcevable de voir comment des parcours de vie sont stoppés net pour la simple raison que l'école n'a pas pu assurer à ses élèves des toilettes propres et bien entretenues. La problématique ne se limite cependant pas à cet aspect. Le plus souvent, dans les villes et villages du Royaume, une personne de passage peine à trouver des toilettes publiques. Lorsque des sanitaires sont disponibles, elles sont souvent en déplorable état. Nous nous sommes donc fixé comme objectif d'œuvrer à changer cet état de fait en contribuant au plaidoyer et à la sensibilisation, autant des décideurs que du grand public.
- Pensez-vous qu'il faille prioriser ce chantier par rapport à d'autres projets d'infrastructure ?
- C'est excellent de vouloir investir dans la construction de grandes infrastructures et ouvrages modernes. C'est bien évidemment une nécessité et nous adhérons à 100% à cette démarche. Cela dit, je pense que la construction et la mise à disposition de toilettes adaptées dans les lieux les plus fréquentés (écoles, sites touristiques, administrations...) font partie des fondamentaux. Il en va de la dignité et des droits humains de tout un chacun. Notre pays ambitionne d'organiser plusieurs événements de grande envergure durant les prochaines années, notamment la Coupe d'Afrique et la Coupe du Monde 2030 de football, et notre point de vue est qu'il faut absolument investir dès aujourd'hui dans la mise à niveau, l'entretien et la construction (là où c'est nécessaire) de toilettes et de sanitaires propres, faciles à entretenir et adaptés. N'oublions pas qu'il en va également de l'image de notre pays, sachant que l'absence de toilettes publiques et le manque d'hygiène dans les installations sanitaires existantes figurent en tête des points négatifs relevés par les touristes en visite au Maroc.
- Comment faire pour mieux convaincre les pouvoirs publics et les citoyens de l'importance de ce sujet ?
- La sensibilisation par rapport à cette problématique doit être adaptée pour permettre à chaque partie prenante de jouer son rôle. Les décideurs doivent comprendre l'intérêt de redoubler d'efforts afin de garantir l'accès à un minimum d'installations sanitaires de qualité dans les espaces publics. Les usagers doivent également être éduqués pour participer à garder ces espaces propres et en bon état. C'est une affaire d'éducation qui commence dans la famille et bien évidemment à l'école, puisque c'est une question de savoir vivre, de dignité humaine et de santé publique.
Vision 2030 : Plus d'un tiers de la population mondiale sans accès aux toilettes
Sous le thème « Accélérer le changement », l'édition de l'année 2023 de cette Journée mondiale vise à mettre le monde sur la bonne voie en agissant beaucoup plus vite, notamment en garantissant l'accès de tous à l'eau et à des services d'assainissement gérés de manière durable, d'ici 2030. « Les gouvernements et les grandes institutions doivent rendre compte des mesures qu'ils prennent pour honorer leurs promesses. Chacun d'entre nous doit faire ce qui est en son pouvoir pour contribuer à accélérer les progrès », souligne un communiqué de l'Organisation Mondiale des Toilettes. À l'heure actuelle, plus de 3,5 milliards de personnes vivent encore sans toilettes sûres et 419 millions de personnes pratiquent encore la « défécation à l'air libre ». Dans ces conditions-là, les maladies se propagent rapidement, tuant 1000 enfants de moins de cinq ans chaque jour. Par conséquent, cette crise mondiale constitue une menace pour la santé de tous, en particulier des femmes, des filles et d'autres groupes de personnes vulnérables.
International : Une ONG dédiée à la promotion de l'accès aux toilettes
La Journée mondiale des toilettes est célébrée tous les ans au sein des Nations Unies depuis 2013, mais elle a été instaurée en 2001 par l'ONG World Toilet Organization (WTO). Fondée en 2001 par Jack Sim, cette organisation internationale a vocation à constituer un réseau de toutes les organisations sanitaires et d'assainissement afin de partager les savoir-faire, de peser dans les médias et d'influencer les gouvernements pour la mise en œuvre de politiques de santé publique et d'assainissement plus efficaces. En 2005, l'organisation fonde la première école de toilettes au monde : le World Toilet College (WTC). Elle forme ses étudiants à la conception et à l'entretien des toilettes, à l'assainissement dans les écoles ou en cas de catastrophe, ainsi qu'à la mise en œuvre de systèmes d'assainissement durables. Le 24 juillet 2013, l'Organisation Mondiale des Toilettes a franchi une étape clé pour le mouvement mondial de l'assainissement lorsque 122 pays ont parrainé une Résolution de l'Organisation des Nations Unies présentée, par le gouvernement de Singapour, pour faire du 19 novembre la Journée mondiale des toilettes, une journée officielle des Nations Unies. À noter qu'à travers le monde, plus d'1 personne sur 3 n'a pas accès à un équipement sanitaire digne. L'OMS estime par ailleurs que, pour chaque dollar US investi dans l'assainissement, le retour sera six fois plus élevé en termes de réduction des dépenses de santé, de gain de productivité et de baisse du nombre des décès prématurés.


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