Une personne sur trois au Maroc n'a pas accès à des toilettes décentes et 34 % de la population rurale ne disposent pas d'installations sanitaires, a estimé, dimanche 19 novembre à Rabat, l'Association Environmental Women Association (EWA). «Au Maroc, même si des efforts certains en matière d'assainissement ont été consentis, une personne sur trois n'a pas accès à des toilettes décentes, 34 % de la population rurale ne disposent pas d'installations sanitaires sans risques et 6.000 écoles manquent d'équipements d'hygiène, ce qui provoque l'abandon scolaire des petites filles», a déploré la présidente de l'association, Farida Jaïdi, lors d'une table ronde, organisée sous le thème «les Toilettes et l'assainissement, un défi dont nous ne mesurons pas encore toute l'importance». Elle a également fait observer que les villes manquent, elles aussi, de toilettes publiques et même quand elles existent, leurs conditions hygiénique et sanitaire sont déplorables, notant que «plus les citoyens évolueront dans un environnement propre et sain, plus leur comportement en ressentira et se transformera en un comportement propre et respectueux». La présidente de l'EWA a indiqué que l'investissement dans l'accès à l'assainissement en général et aux toilettes propres et dignes pour tous permettrait un gain d'au moins 3% du Produit intérieur brut (PIB) lié à l'accroissement de la productivité à l'école et au travail, appelant, à cette occasion, les autorités gouvernementales, les collectivités territoriales, les établissements d'assainissement, et le secteurs privé ainsi que les simples usagers à œuvrer ensemble en vue de venir à bout de cette problématique et ce à travers une action concertée. De son côté, le représentant de la commune de Rabat, Younes Benckekroun, a rappelé, à cet égard, que le conseil communal de la capitale se penche sur l'élaboration du cahier des charges d'un projet de création des toilettes publiques afin de doter la ville de sanitaires conformes aux normes en vigueur. Il a de même souligné l'importance et la nécessité urgente de revoir la répartition géographique homogène pour déterminer l'implantation des toilettes publiques et les lieux à forte fréquentation. Promouvoir l'importance des infrastructures sanitaires décentes Benchekroun a, en outre, fait savoir que la commune de Rabat prévoit l'organisation, à partir de la semaine prochaine, d'une campagne pour évaluer l'état et le niveau de propreté des toilettes publiques des établissements publics et privés. Cette table ronde a été l'occasion de promouvoir la prise de conscience autours des différentes problématiques liées au manque de toilettes publics au Maroc et de souligner l'importance d'assurer à tous l'accès à des sanitaires d'ici 2030. Il s'agit également d'une opportunité de partager les expériences de la Chine et de l'Inde en la matière et les problèmes et défis liés à l'eau et à l'assainissement auxquels ces deux pays font face.