Le bras de fer entre les étudiants en médecine générale et pharmacie et le gouvernement se poursuit. Alors que le ministre de l'Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, est la cible de nombreuses critiques et est accusé d'être à l'origine de la persistance de cette crise, les journalistes présents ce jeudi au point de presse du porte-parole du gouvernement à l'issue du Conseil du gouvernement, ont mis en avant l'une de ses récentes déclarations. En effet, en réponse aux questions des conseillers lors de la session hebdomadaire des questions orales à la Chambre des conseillers, tenue cette semaine concernant la crise des étudiants en médecine, le ministre a déclaré qu'« il est encore possible de sauver l'année universitaire, car il y a des examens la semaine prochaine », exprimant ainsi son souhait que la Coordination nationale des étudiants en médecine du Maroc (CNEM) « laisse les étudiants y participer ». « Quand je dis laisser, c'est parce que la coordination (CNEM) ne les laisse pas, elle leur dit de ne pas y aller », a-t-il ajouté. Ce jeudi, Mustapha Baitas a été interrogé sur cette déclaration et sur le fait que le gouvernement aurait « traité les étudiants en médecine de traîtres ». Baitas n'a apparemment pas apprécié le terme « traître » et a souligné qu'il « fallait faire attention aux expressions utilisées dans ce sens ». « Le gouvernement n'a jamais traité les étudiants en médecine de traîtres et ne le fera jamais. À quel moment cela a-t-il été dit ? (...) Le gouvernement ne traitera jamais quelqu'un de traître. Je ne sais pas d'où vous sortez cela. Y a-t-il une déclaration claire dans ce sens ? Il faut faire attention à ce genre de propos », a rétorqué le ministre. Ayant tiré au clair ce point, le porte-parole de l'Exécutif a ensuite insisté sur le fait que « le gouvernement interagit avec le sujet des étudiants en médecine avec la plus grande bonne foi et a pris en compte tous les points soulevés dans le cadre du dialogue ». « J'ai moi-même présenté ici les différentes réponses aux diverses questions concernant les craintes liées à la formation, aux bourses, et aux stages.... Je ne pense pas qu'il puisse y avoir une volonté plus forte que celle-ci pour résoudre ce dossier », a-t-il affirmé. Baitas a rappelé qu'une commission a été créée au niveau du parlement, en présence des ministres de tutelle, Abdellatif Miraoui et Khalid Ait Taleb, ministre de la Santé. Ils ont présenté les différentes questions relatives à cette crise et il y a même eu une médiation parlementaire à ce sujet, a précise le porte parole du gouvernement. « Il faut faire attention à la manière dont on discute de ce sujet. Je ne pense pas que le gouvernement ait failli à ses responsabilités, bien au contraire. Je vous invite à revoir la conférence de presse que j'ai présentée, car nous avons délibérément présenté le dossier de manière technique pour aborder toutes les questions soulevées », a-t-il conclu.