L'Algérie tente de faire rallier la Russie à sa cause lors de la prochaine session du Comité spécial de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la décolonisation (C-24). Après un précédent cuisant échec de faire émerger la question du Sahara comme principal sujet lors d'une réunion du même comité, la diplomatie algérienne cherche désespérément l'appui de Moscou. La diplomatie russe vient de révéler le contenu d'une discussion entre le vice-ministre des Affaires étrangères de Russie, Sergueï Vershinin, et l'ambassadeur d'Algérie à Moscou, Boumediene Gennad au sujet du Comité spécial de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la décolonisation. Le site du ministère des Affaires étrangères russe a révélé que l'ambassadeur algérien était à l'origine de la demande de rencontre avec la diplomatie russe et avait pour intention de parler du C4. La diplomatie russe a révélé l'information le 6 juin mais la réunion, passée sous silence du côté algérien, s'est déroulée le 3 juin. Au cours de la conversation, « l'attention principale a été portée sur la prochaine session du Comité spécial de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la décolonisation (C-24) », a indiqué le site du ministère russe des Affaires étrangères. Pour rappel, cette rencontre intervient avant une prochaine session du C-24 prévue courant ce mois à New York. La même source ajoute que «l'interaction russo-algérienne au Conseil de sécurité de l'ONU sur diverses questions inscrites à son ordre du jour, notamment les conflits au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans la région sahélo-saharienne». La Russie et l'Algérie se sont félicitées de leurs «convergences de vues» sur des questions internationales. La Russie est membre du C-24 de l'ONU, indique-t-on. Cette recherche d'appui russe de la part l'Algérie intervient alors que la diplomatie russe s'est faite remonter les bretelles devant le Comité en mai dernier à Caracas par le représentant permanent du Maroc auprès des Nations unies, l'ambassadeur Omar Hilale. Alors que l'Algérie a voulu faire passer un message pro-polisario en tentant d'accuser le Maroc d'occupation lors du Comité de décolonisation, Rabat a répondu aux attaques algérienne sur le dossier du Sahara en appelant à l'autodétermination du peuple kabyle. Réagissant à cette référence algérienne à la prétendue occupation du Sahara marocain et à la mention sélective du droit à l'autodétermination, l'ambassadeur Omar Hilale a tancé son collègue algérien en lui rappelant « qu'il y a un peuple en Algérie, le peuple Kabyle qui attend son autodétermination, depuis plus de 150 ans et que vous terrorisez, vous emprisonnez, vous privez de sa liberté, et de ses droits les plus légitimes ». « J'ai une question à vous poser M. l'ambassadeur (en s'adressant à l'Algérien Amar Bendjama): le Groupe arabe qui vous a élu représentant des pays arabes au Conseil de sécurité aurait souhaité que vous restiez à New York pour défendre la cause palestinienne. Vous êtes ici, depuis trois jours, rien que pour lire votre discours sur le Sahara marocain », a demandé Omar Hilale. La réponse de l'ambassadeur du Maroc, intervient alors que son homologue algérien s'est focalisé sur la question du Sahara au moment où celle-ci n'a pas été évoquée par le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi. L'ambassadeur Hilale a confronté son homologue algérien lors de sa réponse, en lui signifiant l'obsession de l'Algérie pour la question du Sahara, alors que plusieurs questions sont à l'examen au C24, et l'ambassadeur algérien n'a abordé que le Sahara et n'a prononcé aucun mot sur les autres questions. A noter que Omar Hilale, a adressé une lettre au président et aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU dans laquelle il a dénoncé l'instrumentalisation par l'Algérie de son mandat au Conseil pour faire valoir sa position partiale sur la question du Sahara marocain.