Hier soir lors des travaux du Comité des 24 de l'ONU, tenues du 14 au 16 mai à Caracas, le Maroc a défendu les revendications des Kabyles à l'indépendance vis à vis de l'Algérie. «Il y a un peuple en Algérie, le peuple Kabyle qui attend son autodétermination depuis plus de 150 ans, et que vous terrorisez, vous emprisonnez, vous privez de sa liberté, et de ses droits les plus légitimes», a affirmé le représentant du royaume aux Nations unies, l'ambassadeur Omar Hilale, lors d'une passe d'armes avec son homologue algérien, Amar Bendjama, sur la question du Sahara occidental. Pour rappel, le Maroc s'est déjà fait l'avocat des Kabyles depuis la tribune de l'ONU, notamment en octobre 2015 et en 2022, à deux reprises. Une défense assumée -malgré quelques grincements de dents au Maroc- bien avant que l'Algérie ne déroule le tapis rouge aux séparatistes du «Parti nationaliste rifain», en les autorisant à ouvrir une représentation à Alger, en mars dernier. Ce nouveau plaidoyer d'Omar Hilale en faveur des Kabyles intervient presque un mois après la proclamation de l'«Etat Kabyle». Une annonce faite, le 20 avril à New York, par le président du Mouvement d'autodétermination de la Kabylie (MAK), Ferhat Mehenni. Quelques semaines plus tôt, ce dernier avait demandé l'appui du royaume pour son projet, notamment en envoyant une lettre au roi Mohammed VI. «Nous vous informons d'un événement historique que nous avons programmé pour le 20 avril, à savoir : la renaissance de l'Etat de la Kabylie», avait-il écrit dans sa missive. Mehenni a détaillé, dans son message au souverain, les raisons ayant conduit le MAK à proclamer «l'Etat de la Kabylie», pointant notamment les exactions commises par le pouvoir algérien envers la population Kabyle. Il a également émis le vœu d'entretenir des «relations exceptionnelles» avec le royaume. Ce soutien marocain réaffirmé arrive juste après l'adhésion du MAK, le 12 mai à Munich, à l'Organisation des peuples et des nations non-représentés, au même titre que les Catalans et les Basques.