La Confédération Marocaine de l'Agriculture et du Développement Rural (COMADER) s'est dite satisfaite des résultats de l'action en justice entreprise en Espagne après les attaques répétées contre des camions marocains transportant des tomates. Mais, concernant les attaques en France, l'organisation pose un ultimatum. « Ni la COMADER ni ses adhérents ne resteront les bras croisés », prévient le patron du groupement professionnel. Suite aux attaques des camions transportant des produits agricoles marocains en Espagne, la COMADER avait entrepris des poursuites judiciaires en Espagne et ne comptait pas se laisser faire contre ce mouvement d'agriculteurs refusant toute concurrence, et soutenus par certains médias espagnols qui ont multiplié les articles de diffamation et désinformation. Les actions en justice ont permis d'arrêter le flot d'attaques par des agriculteurs masqués, de peur qu'ils ne subissent tous les répercussions de leurs actions. Selon Rachid Benali, président de la COMADER, « depuis le dépôt de la plainte en Espagne, nous constatons un arrêt des attaques contre les camions marocains. Le message est passé, et c'est en soi le succès de notre action en justice ». Dans une déclaration au média spécialisé Fresh Plaza, le patron de la Confédération a indiqué que les actions en justice se sont révélées efficaces pour empêcher les attaques contre les camions marocains. « Nous voulions mettre fin à ces actes, et nous ne nous attendions même pas à être remboursés pour les produits endommagés », a-t-il indiqué cité par la même source. Pour rappel, les attaques contre les camions marocains ont commencé dès janvier et le groupement de professionnels a déposé une plainte contre X le 4 mars, auprès du parquet provincial de Gérone, en Espagne. « L'affaire suit son cours et est suivie par nos avocats. Nous n'abandonnons pas l'affaire », a indiqué Benali. Le 16 mai, les camions transportant des tomates marocaines ont de nouveau été victimes d'attaques préméditées, cette fois en France. La COMADER a publié un communiqué à ce sujet, expliquant que les attaques se sont déroulées précisément à Perpignan par un ensemble de manifestants poussés par 3 organisations du monde agricole français. Et d'indiquer que la « FDSEA », « Légumes de France » et « Jeunes Agriculteurs », avaient précédemment lancé un appel pour manifester contre l'importation de fruits et légumes qu'ils qualifient de massive et la présentation sur les étals français de produits d'origine marocaine en pleine période de production française. « Ces trois organisations dénoncent, à tort, une concurrence déloyale et revendiquent un affichage plus visible pour les consommateurs français », a indiqué l'organisation. La Confédération a dit condamner fermement ces actions jugées incompréhensibles, avec des arguments fallacieux, et « dénonce le manque de rigueur des autorités françaises compétentes devant l'inquiétante multiplication des attaques acharnées contre les produits agricoles d'origine marocaine ». De même, la COMADER dit se réserver le droit « de défendre, sous toutes les formes possibles, les intérêts légitimes des exportateurs marocains qui agissent en totale légalité et en pleine conformité avec les règles et normes exigées par l'Union Européenne » devant « cette hostilité croissante et répétitive ». Elle a rappelé qu'elle entendait malgré tout continuer à œuvrer avec ses partenaires européens à la préservation de la relation commerciale au bénéfice des deux parties, dans le cadre d'un respect mutuel du flux des marchandises. Cité par Fresh Plaza, Rachid Benali a indiqué que la COMADER a adopté une approche différente suite aux attaques perpétrées par les agriculteurs français. « Nous avons tenu compte des assurances que nous avions reçues des autorités françaises, notamment lors du dernier salon (de l'agriculture, ndlr) SIAM où nous avions reçu une délégation du gouvernement français », a déclaré le patron de la confédération. Il a toutefois constaté que « malheureusement, les attaques ont repris la semaine dernière ». Benali a lancé un ultimatum face à ces agissements. « Nous espérons que notre dernier appel sera entendu en France, et sera compris comme un ultimatum. Dans le cas contraire, nous serons obligés de traduire les coupables en justice », a-t-il indiqué. Et d'ajouter que la COMADER essaye de tenir compte des bonnes relations entre les deux pays et d'être aussi indulgents que possible, « mais la récurrence de ces attaques nous oblige à recourir à la justice (...) Soyez assurés que ni la COMADER ni ses adhérents ne resteront les bras croisés face à toute autre forme de comportement inacceptable », a-t-il prévenu.