Décidément le football espagnol se porte mal au niveau de sa direction. Après l'affaire Rubiales et les dimensions qu'elle a prises, c'est au tour de Pedro Rocha, seul candidat à présider la Real Federación Española de Fútbol (RFEF), d'avoir des démêlés avec la justice. En effet, Rocha, qui avait été convoqué ce vendredi pour témoigner dans « l'affaire Brody », qui enquête sur le prétendu détournement de fonds de la RFEF pendant la présidence de Luis Rubiales, a été informé à son arrivée au Tribunal No. 4 de Majadahonda, que sa qualité de témoin était devenue accusée. Sa déclaration a donc été suspendue, rapporte le quotidien Marca. L'accusation du président de la direction de la RFEF (jusqu'à sa démission pour se présenter à la présidence, poste désormais occupé par Rafael del Amo), également seul candidat à la présidence de la Fédération, ouvre une période d'incertitude à Las Rozas, souligne le média, qui rappelle que Rocha avait été le seul à réunir les adhésions requises et allait être nommé lundi président de la RFEF. Cette nomination peut désormais être suspendue si Rocha est inculpé, puisque le règlement électoral de la RFEF indique ce cas comme cause d'inéligibilité. Pour rappel, l'affaire Brody porte sur une enquête menée sur les contrats de la Fédération royale espagnole de football pour la période 2018-2023, quand Pedro Rocha était vice-président de Luis Rubiales. Dans les faits, la justice espagnole a engagé une procédure autour des conditions d'attribution de la Supercoupe d'Espagne à l'Arabie saoudite et sur de possible malversations commises par Luis Rubiales en relation avec Gerard Piqué. L'ancien défenseur et désormais patron de la société Kosmos a vu un juge enquêter sur 89 comptes bancaires et 27 sociétés lui appartenant. Le groupe Kosmos toucherait environ quatre millions d'euros par an grâce à son rôle d'intermédiaire entre la RFEF et l'Arabie saoudite après l'accord sur la Supercoupe d'Espagne. L'enquête de la justice cherche à savoir si cette sélection de l'hôte saoudien est entachée de corruption ou de conflit d'intérêt de la part de certains dirigeants du football espagnol et si Gerard Piqué y a joué un quelconque rôle illégal. Dans sa déclaration, Rocha, lui, a assuré qu'il avait appris par la presse la participation de Piqué au contrat avec l'Arabie Saoudite et qu'il ne savait rien d'un avenant audit contrat.