Un document de recherche récemment publié par le Centre Omega de Recherche Économique et Géopolitique a souligné la nécessité de remédier à un ensemble de lacunes dans le domaine du sport national, en particulier celles liées à la gouvernance et à la gestion des clubs marocains. Le document de recherche, intitulé "Une révolution footballistique imminente: de l'amateurisme à l'industrialisation", considère qu'il faut "mettre fin à la gestion individuelle des clubs en mettant en place un cahier de charge encadrant les profils à même de postuler à la présidence des clubs afin de garantir une gestion professionnelle, indépendamment des résultats techniques bien sur, car ce sont ces mêmes présidents qui auront la charge de gérer le football national puisqu'ils constituent le corps électoral de la FRMF". Ainsi, l'objectif est de créer des cadres bien formés pour la direction des clubs, capables de suivre le rythme du développement du football dans le Royaume. Le même document souligne la nécessité "d'instaurer le fair-play financier afin de plafonner les dépenses en fonction des recettes et interdire le phénomène des recrutements sur la base de recettes prévisionnelles et des promesses des sponsors, afin de couper court aux pratiques suspicieuses adoptées par certains agents « prédateurs »..". S'ouvrir à des investisseurs marocains et étrangers La subvention nécessaire de l'Etat est également un point relevé sur le document qui insiste sur "une remise à plat de ses arriérés en impôts et taxes". Le document rappelle que le ministre chargé du budget n'est autre que le président de la FRMF ce qui "faciliterait le travail en amont, l'inventaire des arriérés, et en aval, la sollicitation du gouvernement pour budgétiser cette opération. Une deuxième étape non moins importante que celle de l'annulation des impôts: le règlement des dettes que traînent les clubs et les effacer définitivement, car il n'y a aucune issue à cette problématique". Le document de recherche a ainsi démontré l'urgence de s'ouvrir à des investisseurs marocains et étrangers "à travers les fonds d'investissement et les fonds de placement dans le but de la stricte application de la loi 30-09 qui permet aux investisseurs de diriger totalement l'équipe A, en reléguant la gestion des catégories des jeunes à l'association (en attendant des sociétés décidées)". Selon la même source, l'implication des investisseurs dans ce système mettrait fin au système des adhérents devenu aujourd'hui dépassé et mettant les clubs à la merci de certains « habitués » aux rouages de l'adhésion. "De cette façon, les clubs marocains pourraient inaugurer une nouvelle étape, celle de l'industrialisation du football avec comme pilier une formation de qualité produisant des dizaines, voire des centaines de pépites et à même de renflouer les caisses et devenir même une source de rentrée de devises à l'instar de l'expérience latino-américaine", souligne l'auteur de ce document. « Ce modèle permettra aux clubs marocains d'optimiser leurs dépenses en s'assurant des recrutements prometteurs à bas coûts au lieu des transferts des joueurs subsahariens et maghrébins, souvent avec un rendement médiocre et des coûts exorbitants ce qui pèse lourdement sur les budgets généraux et entraîne parfois des contentieux financiers. Le top départ de ce projet est prévu pour le mois de juillet prochain afin d'être opérationnel au début de la saison 2024-2025. Un sérieux challenge en perspective », conclut le document.